Retard dans la construction des usines d’Intel en Ohio
Intel a récemment annoncé un report significatif concernant la mise en service de ses futures usines de semi-conducteurs situées en Ohio. Cette décision fait suite à une demande jugée insuffisante, dans un contexte où les États-Unis tentent de relocaliser la production de ces composants vitaux pour de nombreuses secteurs d’activité. Naga Chandrasekaran, vice-président d’Intel, a déclaré qu’il était essentiel d’ajuster le calendrier de démarrage des opérations dans les nouvelles fonderies de l’entreprise aux besoins réels du marché et à ceux de la société elle-même.
Détails sur les nouvelles usines
Les deux projets d’usines sont désormais estimés à un coût total de 28 milliards de dollars. Initialement prévue pour commencer cette année, la production de la première usine ne devrait finalement pas débuter avant 2030. Les dates de livraison ont donc été prolongées, avec des prévisions d’achèvement en 2030 et 2031 respectivement.
Chandrasekaran a précisé que l’entreprise adoptera une approche « prudente » et « financièrement responsable » pour la construction. Il a souligné que même si la cadence des travaux sera ralentie, Intel conservera la flexibilité nécessaire pour accélérer les opérations si la demande le justifie.
Soutien gouvernemental et perspectives d’emploi
Dans le cadre de ses projets d’implantation, Intel a reçu des subventions conséquentes du gouvernement américain, totalisant près de 28 milliards de dollars en 2022, avec un financement majeur reçu en mars et un autre en novembre de la même année. Ces fonds visent à garantir que l’ensemble du processus de production des puces de dernière génération se déroule sur le sol américain, depuis la fonderie jusqu’à l’emballage. Cette initiative devrait également générer environ 10 000 emplois dans le secteur industriel et 20 000 emplois de construction, répartis entre plusieurs États, dont l’Arizona, le Nouveau Mexique et l’Ohio.
Cadre législatif : le CHIPS Act
Les aides reçues par Intel s’inscrivent dans le cadre plus large du CHIPS Act, adopté en 2022, qui vise à stimuler l’industrie des semi-conducteurs aux États-Unis tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des usines asiatiques. Dans les années passées, le pays produisait plus de 40 % des semi-conducteurs à l’échelle mondiale, mais cette part est tombée à moins de 10 % aujourd’hui, selon des analyses récentes. De plus, les États-Unis détiennent désormais une part quasi nulle dans la fabrication de semi-conducteurs avancés.
L’ancien président Donald Trump a exprimé des réserves quant au CHIPS Act, préconisant d’autres stratégies, telles que l’augmentation des droits de douane, pour encourager le rapatriement des capacités de production.
Défis pour Intel face à l’essor de l’IA
Le secteur des semi-conducteurs a connu des transformations majeures avec l’émergence de l’intelligence artificielle, notamment grâce à des technologies comme l’IA générative, popularisée par des succès tels que ChatGPT. Alors que de nombreux acteurs du marché, comme Nvidia, ont vu leurs valeurs boursières grimper, Intel fait face à des difficultés notables. La capitalisation de l’entreprise a chuté de plus de 57 % en 2024, reflétant les défis auxquels elle est confrontée sur un marché en rapide évolution.
L’avenir d’Intel
Intel s’efforce donc d’adapter sa stratégie dans un marché en mutation rapide et soumis à des défis considérables. Le géant des semi-conducteurs doit non seulement naviguer à travers cette transition vers de nouvelles technologies, mais aussi répondre aux précisions liées à sa production et à ses investissements. La capacité d’Intel à se repositionner dans ce paysage concurrentiel sera essentielle pour son avenir, surtout alors que des entreprises de pointe continuent de prendre de l’ampleur en profitant des opportunités offertes par la technologie de l’IA.