## Un Tribunal Américain Se Prononce sur un Cas de Piratage Électronique
Le 6 mai 2025, une cour fédérale à Oakland, Californie, a tranché une affaire marquante liée à la cybercriminalité en rendant un verdict contraignant l’entreprise israélienne NSO Group à verser 167,7 millions de dollars à Meta, la société mère de WhatsApp. Ce jugement fait suite à des allégations de piratage impliquant 1400 utilisateurs en 2019.
### Un Jugement Controversé
Ce verdict, bien qu’il n’ait pas encore force de loi, se concentre uniquement sur les dommages causés à l’infrastructure de WhatsApp. Il n’englobe pas les compensations pour les utilisateurs supposément piratés, y compris un groupe de neuf Marocains qui avaient tenté de se joindre à l’affaire en tant que parties civiles pour réclamer des réparations individuelles. Leur demande a cependant été rejetée et ils ont été exclus de la procédure.
### Contexte des Allégations
Ce jugement fait suite à une décision prise en décembre 2024, qui avait déjà établi la responsabilité civile de NSO Group sans aborder les droits des individus affectés ni leur donner un statut légal dans l’affaire. La cour californienne a également précisé que les procédures se concentraient uniquement sur les abus de la société dans l’exploitation de WhatsApp, sans examiner les responsabilités gouvernementales ou la légalité des opérations de surveillance.
### Tentatives de Politisation de l’Affaire
Des éléments marocains ont tenté d’utiliser ces événements pour renforcer l’idée d’une surveillance politique systématique à leur encontre. Cependant, des rapports émanant de la presse internationale, notamment le Wall Street Journal, révèlent que le piratage aurait été mené par des agences de sécurité européennes surveillant un individu lié à des activités terroristes. La mise en garde de WhatsApp à l’égard des utilisateurs a par ailleurs entravé l’enquête européenne.
### Les Alertes de WhatsApp
En octobre 2019, WhatsApp a envoyé des mises en garde à ses utilisateurs, avertissant d’une « possibilité » de cyberattaque. Bien que certains activistes marocains interprètent ces alertes comme une preuve de piratage, elles ne constituaient pas la confirmation de violations réelles. Néanmoins, des prétendus plaignants ont exploité ces communications pour étayer leurs accusations.
### Réaction des Autorités Marocaines
Parallèlement, la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information au Maroc avait déjà émis, en mai 2019, un avertissement concernant la faille en question, appelant les utilisateurs à mettre à jour leurs applications plusieurs mois avant que WhatsApp ne fasse de même.
### Clarification des Faits
Concernant des listes de numéros ciblés, prétendument compilées par des organisations telles qu’Amnesty International, remettre en question leur véracité a été nécessaire. Ces listes incluaient des numéros de pays n’ayant pas de lien avec NSO, selon les déclarations du PDG de l’entreprise, qui a également précisé que le nombre moyen de véritables cibles ne dépassait pas 4500 durant l’ensemble de l’exploitation du logiciel.
### Conclusions en Europe
Au niveau européen, des tribunaux espagnols ont innocenté le Maroc face à des accusations similaires, en affirmant que le journaliste Ignacio Cimberrero n’avait pas soumis de preuves matérielles à l’appui de ses allégations. De plus, plusieurs rapports parlementaires et de renseignement européens ont confirmé l’innocence du pays concernant ces accusations.
### État des Lieux
Il devient clair que de nombreuses allégations diffusées dans les médias et sur les réseaux sociaux concernant des opérations de surveillance contre des opposants et des journalistes marocains s’avèrent dépourvues de fondement technique et juridique. Ces discours relèvent souvent d’une instrumentalisation politique de questions technologiques dans le cadre de conflits médiatiques.