Les récents propos de Khalil al-Hayya, un haut responsable du Hamas, ont suscité une vague d’indignation au Maroc. Dans une vidéo largement diffusée, al-Hayya a salué l’Algérie pour son soutien à Gaza tout en omettant de mentionner les nombreux efforts déployés par le peuple marocain et son gouvernement pour soutenir la cause palestinienne. Cette omission a été perçue comme un affront, notamment au vu des nombreuses manifestations organisées au Maroc depuis le début du conflit le 7 octobre 2023.
Des manifestations massives au Maroc : un soutien indéfectible
Depuis le début de la guerre entre Israël et Gaza, le Maroc a été le théâtre de plus de 70 manifestations à travers le pays. Ces rassemblements, organisés dans des villes comme Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger, Fès et Agadir, ont mobilisé des dizaines de milliers de personnes. Ces manifestations, souvent pacifiques et bien organisées, ont mis en lumière la solidarité inébranlable des Marocains envers les Palestiniens.
Les participants scandaient des slogans dénonçant les violences à Gaza, tout en appelant à la paix et à la fin de l’occupation. Des drapeaux palestiniens et marocains étaient omniprésents, symbolisant une unité entre les deux causes. De nombreux Marocains ont également organisé des campagnes de dons, des veillées de prière, et des événements de sensibilisation pour mobiliser encore plus largement.
En revanche, en Algérie, où Khalil al-Hayya a exprimé sa gratitude, aucune manifestation publique majeure n’a été recensée. En effet, les lois et les restrictions gouvernementales strictes interdisent les rassemblements de ce type, même pour des causes internationales. Cette différence entre les deux pays a renforcé l’incompréhension des Marocains face à l’éloge d’al-Hayya envers l’Algérie, qui semble avoir été attribué pour des raisons politiques plus que pratiques.
Le rôle clé du gouvernement marocain
Outre le soutien populaire, le gouvernement marocain a également pris des initiatives significatives pour soutenir la cause palestinienne. Le ministère des Affaires étrangères du Maroc a, dès les premières semaines du conflit, exprimé la position ferme du royaume en faveur des droits légitimes des Palestiniens. Le Maroc a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à une solution durable basée sur la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.
Le rôle de Bayt Mal Al Qods Acharif, une institution affiliée à la monarchie marocaine, a également été central. Cette organisation joue un rôle clé dans le soutien à Jérusalem et aux Palestiniens, en finançant des projets dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’habitat pour les familles en difficulté à Al-Qods. Elle a intensifié ses efforts pendant le conflit, en multipliant les aides humanitaires envoyées directement à Gaza.
Une frustration légitime
La vidéo de Khalil al-Hayya, dans laquelle il n’a pas partagé la joie des Marocains à l’annonce du cessez-le-feu, a suscité une vive frustration. Son éloge exclusif de l’Algérie, malgré l’absence de manifestations ou d’actions tangibles en faveur de Gaza, a été jugé incompréhensible par de nombreux Marocains. Sur les réseaux sociaux, la déclaration de Khalil al-Hayya a déclenché une avalanche de critiques, beaucoup dénonçant un manque de reconnaissance envers les sacrifices du peuple marocain.
Un appel à la reconnaissance et à l’unité
Les Marocains, fervents défenseurs de la cause palestinienne, demandent aujourd’hui une reconnaissance non seulement de leurs manifestations massives, mais aussi du rôle actif de leur gouvernement dans le soutien à Gaza. Cet épisode met en lumière l’importance de dépasser les divisions politiques entre les pays arabes et de reconnaître les efforts de chacun pour la défense des droits des Palestiniens.
Dans cette lutte commune, ignorer un peuple ou minimiser son rôle ne peut qu’affaiblir l’unité nécessaire face aux défis de la région. Le Maroc, par son engagement populaire et institutionnel, mérite d’être salué pour sa contribution continue à la cause palestinienne.
