samedi, juillet 26, 2025

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La Banque centrale russe réduit son taux directeur à 18 %


Réduction du taux directeur par la Banque centrale russe

La Banque centrale russe a récemment décidé de réduire son taux directeur à 18 %, une baisse de deux points qui constitue la plus significative depuis 2022. Cette mesure a été prise en réponse à des préoccupations croissantes concernant un possible ralentissement de l’économie du pays. Dans un communiqué, la Banque a déclaré que les pressions inflationnistes, y compris celles qui touchent les prix les plus volatils, diminuent plus rapidement que prévu, tandis que la demande intérieure commence à ralentir.

Une économie en difficulté

Depuis le début de l’intervention militaire en Ukraine en 2022, l’économie russe a connu de graves perturbations, exacerbées par les sanctions occidentales. En octobre dernier, la Banque centrale avait porté son taux directeur à 21 % pour contrer l’inflation, le maintenant à ce niveau jusqu’au mois dernier, avant de l’abaisser à 20 %. Cette politique monétaire stricte a eu des conséquences sévères pour les entreprises, fortement affectées par la hausse des taux d’intérêt et la pénurie de main-d’œuvre. Face à cette situation, des dirigeants d’entreprises exercent une pression considérable sur la Banque centrale pour qu’elle assouplisse ses mesures monétaires. Cependant, cette dernière prévoit que les taux d’intérêt resteront élevés jusqu’en 2025, ne s’attendant à un retour à un taux d’inflation de 4 % qu’en 2026.

Perspectives économiques pour 2024

Malgré les sanctions, la Russie affiche une croissance économique notable pour 2024, soutenue par des dépenses étatiques massives, particulièrement dans le secteur de la défense. Ces dépenses devraient augmenter d’environ 30 % en 2025. La Banque centrale a indiqué qu’elle anticipe une « croissance modérée de l’activité économique » et observe des signes d’amélioration sur le marché du travail, en dépit de la persistance des pénuries.

Prévisions de croissance et déficit budgétaire

Les prévisions de la Banque centrale pour la croissance économique oscillent entre 1 et 2 % pour 2025, et de 0,5 à 1,5 % pour 2026, alors qu’une hausse officielle de 4 % du PIB a été enregistrée pour 2024. Un ralentissement de la croissance pourrait aggraver le déficit budgétaire, qui a atteint 46 milliards de dollars (soit 1,7 % du PIB) au premier semestre 2025, représentant une augmentation de près de 300 % par rapport à la même période en 2024.

En réponse, certains législateurs russes ont recommandé un contrôle budgétaire strict et l’introduction de mesures d’austérité pour l’année suivante, en raison de la baisse des recettes pétrolières et des dépenses militaires croissantes. Les revenus du secteur énergétique ont diminué de près de 20 % entre janvier et juin, conséquence directe des sanctions, des droits de douane imposés par les États-Unis et d’une hausse de la production chez d’autres pays producteurs.

Gestion des finances publiques

La gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabioullina, a affirmé qu’une baisse des prix du pétrole serait « atténuée » grâce à une « règle budgétaire » imposant la vente de devises étrangères provenant d’un fonds de réserve. À la date du 1er juillet, les liquidités de ce fonds n’atteignaient que 52 milliards de dollars, un montant presque réduit de moitié par rapport aux plus de 100 milliards de dollars enregistrés avant le début des hostilités en Ukraine en 2022. Si la diminution des prix du pétrole se prolonge, ce fonds pourrait ne pas suffire à couvrir les déficits budgétaires plus d’un an, selon des économistes de l’Académie russe de l’économie nationale.

Malgré ces préoccupations, Alexandre Kolyandr, chercheur au Centre d’analyse des politiques européennes, considère la situation comme non « critique ». Selon lui, Moscou a des moyens à sa disposition pour gérer le déficit, tels que des emprunts intérieurs, la réduction de prêts subventionnés par l’État et la vente d’actifs non essentiels. Actuellement, la dette publique russe représente environ 20 % du PIB, un taux bien inférieur à celui de nombreux pays développés.

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