DBS, une des principales banques de la région, emploie actuellement entre 8.000 et 9.000 travailleurs sous des contrats temporaires ou contractuels, sur un total de 41.000 salariés. L’institution a annoncé qu’elle allait progressivement réduire ce nombre en ne renouvelant pas certains contrats à durée déterminée, en adéquation avec la finalisation des projets en cours. Il est important de noter que ces mesures n’affecteront pas les employés permanents de la banque.
L’Intelligence Artificielle au cœur de la stratégie de DBS
Un représentant de DBS a souligné que « l’intelligence artificielle pourrait nous permettre d’éliminer près de 4.000 postes temporaires ou contractuels répartis sur nos 19 marchés ». Néanmoins, la banque ne s’arrête pas à la réduction des effectifs ; elle prévoit également la création de 1.000 nouveaux postes dédiés à l’IA, visant à accompagner cette transformation numérique. Ces postes seront axés sur des domaines tels que l’analyse des données, le développement de modèles d’intelligence artificielle et l’optimisation des processus bancaires, offrant ainsi un soutien aux opérations automatisées.
DBS n’est pas un néophyte en matière d’intelligence artificielle. Son dirigeant actuel, Piyush Gupta, a indiqué que la banque s’est engagée dans cette voie depuis plus d’une décennie. « Nous avons déjà mis en œuvre plus de 800 modèles d’IA dans 350 cas d’usage différents et nous croyons que leur impact économique pourrait atteindre plus de 1 milliard de dollars singapouriens, soit environ 745 millions de dollars américains, d’ici 2025 », a-t-il précisé.
Le processus d’intégration de l’IA a commencé en 2012 et s’est intensifié ces dernières années. Aujourd’hui, ces technologies s’appliquent à divers domaines, allant de la gestion de la relation client à l’octroi de crédits, en passant par les processus de recrutement. L’objectif central est de maximiser l’automatisation des tâches tout en optimisant l’efficacité globale de l’établissement.
Un avenir axé sur l’IA
Le futur PDG, Tan Su Shan, qui prendra la relève à la fin de mars, a pour mission de poursuivre cette stratégie et de faire de DBS une banque encore plus innovante dans le secteur de l’intelligence artificielle. Les répercussions de cette technologie sur l’emploi dans l’univers bancaire ne passent pas inaperçues. Des institutions comme le Fonds Monétaire International anticipent que près de 40 % des emplois dans le monde pourraient être touchés par l’automatisation. Bien que certains experts, tels qu’Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre, estiment que l’impact de l’IA ne se traduira pas par un « carnage » sur le marché de l’emploi, il est indéniable que le virage technologique chez DBS est déjà bien amorcé.
Défis et opportunités liées à l’IA
Si l’intelligence artificielle promet d’améliorer la productivité tout en réduisant les coûts, elle soulève également de sérieuses interrogations concernant la reconversion des employés touchés par ces changements. Comment ces derniers pourront-ils s’adapter et acquérir de nouvelles compétences ? C’est un défi crucial pour le secteur bancaire, qui devra investir dans des programmes de formation et de requalification pour accompagner cette transition. D’autres secteurs économiques vont également observer de près ces évolutions pour anticiper leurs propres stratégies.
Ainsi, alors que DBS s’engage sur la voie de l’intelligence artificielle, les enjeux liés à l’emploi et aux compétences requises dans le futur du travail deviennent de plus en plus pressants. L’avenir de la banque semble se dessiner sous le signe de l’innovation technologique, tout en tenant compte des réalités humaines qui l’accompagnent.
