Résilience du PIB français face aux défis économiques
Dans un climat économique marqué par des tensions commerciales croissantes, la France fait preuve d’une relative robustesse. La Banque de France a récemment annoncé une prévision de croissance de 0,2 % pour le premier trimestre de l’année, un chiffre légèrement supérieur aux attentes, malgré un environnement incertain. Après avoir enregistré une contraction de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre de 2024, cette estimation constitue un signal encourageant pour le début de l’année.
Olivier Garnier, directeur général en charge des statistiques et des études économiques, a souligné que cette révision à la hausse offre un meilleur point de départ pour 2025. Parmi les éléments ayant contribué à cette prévision plus favorable, le rebond de la production industrielle en février s’avère central. L’Institut national de la statistique (Insee) estime par ailleurs que le PIB devrait connaître une légère augmentation de 0,1 % au même trimestre. La Banque de France a également contacté 8 500 entreprises pour son enquête mensuelle de conjoncture, réalisée avant l’instauration des nouvelles hausses de droits de douane par les États-Unis.
Révisions des prévisions économiques
Le gouvernement français, quant à lui, tablait jusqu’alors sur une avancée de 0,9 %. Une réévaluation de cette prévision pourrait être annoncée lors d’une conférence sur les finances publiques prévue le 15 avril. En ce qui concerne l’impact de la guerre commerciale, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a programmé une rencontre avec les acteurs économiques pour évaluer la situation et envisager des solutions, alors que l’Union européenne s’apprête à répondre aux mesures tarifaires américaines avec l’espoir d’une baisse des tensions.
Dynamisme du secteur industriel et des services
La Banque de France a observé que l’activité économique, entre janvier et mars, a bénéficié d’un rebond dans l’industrie manufacturière ainsi que dans les services commerciaux. Ce dynamisme s’explique en partie par la reprise de l’activité après l’impact des Jeux olympiques de Paris en fin d’année 2024. En mars, de nombreuses entreprises ont signalé une hausse d’activité, notamment dans les secteurs de l’aéronautique et de l’automobile.
Dans un contexte de transition incertain vers des modèles de véhicules électriques, les fabricants accentuent leur production de modèles plus anciens, y compris les hybrides. De plus, le secteur du luxe a enregistré une growth notable due à des augmentations anticipées des droits de douane. L’activité dans le secteur textile-habillement a également connu une amélioration, tout comme les services d’hébergement et de restauration, même si le secteur du travail temporaire a souffert d’une baisse d’emploi.
Perspectives d’activité pour avril
Pour le mois d’avril, les anticipations d’activité doivent cependant être prises avec prudence. En effet, l’enquête qui a servi à ces prévisions n’intègre pas encore les conséquences des mesures douanières mises en œuvre récemment. Les entreprises s’attendent à une poursuite de la croissance dans les secteurs industriels et des services, mais de manière plus modeste, tandis que l’activité dans le bâtiment devrait rester stable. En revanche, sauf pour l’aéronautique, beaucoup d’entreprises font état de carnets de commandes peu fournis.
Face à une incertitude croissante, l’indicateur de volatilité de la Banque de France, qui repose sur l’analyse des commentaires des professionnels, a légèrement augmenté en mars dans les principaux secteurs d’activité. Toutefois, les prévisions pour avril ne semblent pas indiquer un impact direct majeur dû à la guerre commerciale, bien que des hausses tarifaires supplémentaires de 20 % sur les importations européennes soient attendues à partir du 9 avril.
En termes de fixation des prix de vente, une normalisation des niveaux a été observée, rejoignant des standards pré-Covid, y compris dans les services marchands. Les difficultés de recrutement restent à des niveaux contenus, avec seulement 19 % des entreprises les mentionnant. De même, les difficultés d’approvisionnement semblent stables, montrant une légère amélioration par rapport aux mois précédents.
En somme, bien que la France navigue dans un contexte économique incertain, les indicateurs actuels suggèrent une résistance inattendue du PIB, portée par un rebond dans certains secteurs clés. Les mois à venir détermineront si cette dynamique pourra se maintenir face aux défis qui se profilent à l’horizon.