La régulation des publicités pendant le Ramadan : un équilibre nécessaire
La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a récemment souligné l’importance cruciale de trouver un juste milieu entre les droits des citoyens en matière de médias et les préoccupations économiques des opérateurs audiovisuels, une thématique qui prend une résonance particulière durant le mois sacré de Ramadan. Ce mois, traditionnellement associé à une augmentation des dépenses publicitaires, nécessite une vigilance accrue de la part des acteurs du secteur.
La responsabilité des opérateurs médiatiques
Au cours d’une réunion tenue le 25 mars 2025, le Conseil supérieur de la HACA a rappelé que la période du Ramadan requiert un engagement particulier envers l’intérêt public. En effet, certaines franges de la population, comme les enfants et les jeunes, sont particulièrement susceptibles d’être influencées par les contenus publicitaires. Le Conseil a observé que la période actuelle se caractérise par une prolifération excessive de la publicité, particulièrement au moment où l’audience est la plus forte. Cette saturation en publicités impacte l’expérience des téléspectateurs et des auditeurs, rendant la compréhension des contenus éditoriaux d’autant plus difficile.
Une telle accumulation de messages publicitaires peut également nuire à l’image des médias, entraînant une perte de confiance de la part du public envers ces dernières, et notamment en ce qui concerne les médias de service public.
Un besoin d’une régulation renforcée
La HACA a indiqué que les plaintes reçues durant cette période illustrent de manière criante la nécessité d’établir une régulation plus rigoureuse des pratiques publicitaires. Il est impératif de mettre un terme à des modes de communication tels que la publicité non identifiée, ainsi que celle qui s’avère prohibée ou qui crée une confusion entre les contenus rédactionnels et les publicités. La clarification entre la publicité et le parrainage est également un point crucial évoqué.
Un appel a été lancé pour une transparence accrue quant à la signalisation des messages publicitaires, afin que les consommateurs puissent faire des choix informés et éclairés. Cela représente un impératif éthique pour les opérateurs médiatiques, qui doivent, plus que jamais, veiller à respecter des normes de conduite élevées et responsables.
Encourager des pratiques publicitaires éthiques
Le Conseil supérieur de la HACA a mentionné que la préservation de la crédibilité des médias marocains ne pourrait se faire uniquement par la supervision de l’Autorité. Il a plaidé pour l’adoption de pratiques publicitaires innovantes et éthiques. Ces pratiques doivent non seulement protéger l’autonomie éditoriale des médias, mais aussi servir les intérêts des annonceurs et opérateurs. Un équilibre doit être trouvé pour favoriser la confiance entre le public et les médias.
Vers un modèle économique durable
En outre, la HACA a souligné l’importance d’établir un modèle économique robuste et durable pour les médias audiovisuels. Ce défi est d’autant plus pressant au regard des changements spectaculaires qui touchent le paysage médiatique à l’échelle mondiale, ayant des répercussions significatives sur la souveraineté culturelle et médiatique du pays. Un avenir stable pour les médias nécessite une adaptation intelligente et responsable face aux nouvelles réalités économiques et technologiques.
Il est essentiel d’allier innovation et éthique dans la démarche des médias envers la publicité, surtout dans des périodes aussi significatives que le Ramadan. En agissant avec responsabilité et transparence, les médias audiovisuels contribueront à un environnement médiatique où les droits des citoyens sont respectés, tout en assurant la viabilité économique des acteurs du secteur. Cette approche pourrait ainsi renforcer la confiance des téléspectateurs et des auditeurs dans les contenus diffusés.