
La pluie, avec ses bâches déployées en urgence et des spectateurs abrités sous leurs parapluies, fait incontestablement partie du folklore du tournoi de Roland-Garros. Ce grand événement tennis, organisé chaque année entre fin mai et début juin à Paris, est souvent empreint de cette atmosphère pluvieuse.
Mais cette image de pluie incessante est-elle fondée ? Pour percer ce mystère, une analyse des archives météorologiques a été effectuée afin d’étudier la pluviométrie au cours des quarante dernières années, précisément durant les quinze jours des Internationaux de France. Les résultats sont éclairants : depuis 1993, environ 33 % des journées de compétition ont connu des interruptions dues à la pluie, avec des épisodes intervenant durant les heures de jeu, de 10 h à minuit.
Des records de pluie à Roland-Garros
L’année 2016 a marqué un tournant en matière de pluviométrie durant le tournoi. Ce printemps-là a été particulièrement pluvieux, avec un total de 138,8 mm de précipitations sur l’ensemble des deux semaines, dont 78,5 mm durant les heures de match. Un fait marquant a eu lieu le 30 mai, avec 26,8 mm de pluie qui ont empêché la tenue de toute rencontre. En revanche, l’édition de 2021 a été l’une des plus sèches, ne comptabilisant que 2,4 mm de pluie. Ces extrêmes nous rappellent que les caprices de la météo peuvent influencer grandement la compétition.
L’impact des toits rétractables sur les finales
Depuis le lancement de l’ère Open en 1968, les finales à Roland-Garros ont souvent été perturbées par les intempéries. Les finales féminines se tenant le samedi et les finales masculines le dimanche ont, dans le passé, connu de nombreux incidents dus à la pluie. Cependant, malgré ces interruptions, seules deux finales ont été contraintes d’être reportées : en 2012, où Rafael Nadal a dû attendre le lundi pour affronter Novak Djokovic, et en 1973, lorsque l’affrontement entre Ilie Nastase et Nikola Pilic a été décalé au mardi suivant.
Avec l’installation de toits rétractables au-dessus des courts principaux, la situation a considérablement changé. Le court central Philippe Chatrier a été doté d’un tel toit en 2020, suivi du court Suzanne Lenglen en 2022. Désormais, les finales peuvent se dérouler sans interruption, même en cas de forte pluie. Les événements de 2022 et 2023 en portent témoignage, avec des finales qui ont eu lieu sans encombre malgré le mauvais temps. Par exemple, lors de la finale féminine du 4 juin 2022, Iga Swiatek et Coco Gauff ont pu jouer sous le toit, sans être perturbées par les fortes pluies parisiennes.
Un tournant pour Roland-Garros
Avant l’introduction des toits rétractables, Roland-Garros était le dernier tournoi du Grand Chelem entièrement en extérieur. Aujourd’hui, il a rattrapé ses concurrents, tels que l’Open d’Australie, Wimbledon et l’US Open, qui avaient déjà adopté cette technologie. Ce changement permet de réduire considérablement le risque d’annulations ou de reports de matchs, apportant ainsi une nouvelle dimension à cette prestigieuse compétition.