Concurrence dans le secteur des transports en Île-de-France
La troisième phase de la mise en concurrence dans le secteur des transports en Île-de-France a été récemment lancée par Île-de-France Mobilités (IDFM). Ce processus a des répercussions significatives sur la répartition des lignes de bus et de tramway dans la région, consolidant encore le rôle de la RATP tout en laissant une place à Keolis.
Les résultats de la nouvelle attribution
Il a été annoncé que la RATP conservera l’exploitation de la majorité des lignes de bus qui faisaient l’objet de cette nouvelle vague d’attribution. Plus précisément, elle se voit attribuer environ trois quarts de ces lignes, tandis que Keolis obtiendra la gestion de 29 lignes de bus et d’une ligne de tramway. Ce développement marque une évolution dans la dynamique des opérations de transport dans la région parisienne.
Un retour en force de la RATP
Depuis le début de ce processus d’ouverture à la concurrence, la RATP a réussi à conserver l’exploitation d’environ deux tiers des lignes. Le conseil d’administration d’IDFM devra valider les résultats de cette attribution, dont la réunion est prévue pour début juillet. Lors de la phase précédente de mise en concurrence, la RATP avait perdu 37 lignes sur les 56 mises en compétition, au profit de Transdev et d’ATM, un opérateur milanais.
Pour cette nouvelle phase, la RATP obtient des résultats plus favorables. Elle a réussi à récupérer le deuxième plus gros lot, qui comprend les lignes de bus desservant La Défense et Saint-Cloud. Cette attribution est significative, car elle englobe 38 lignes de bus, un effectif de près de 2200 agents, dont une centaine provient de Transdev, et un chiffre d’affaires annuel d’environ 220 millions d’euros.
Les gains pour Keolis
Keolis, de son côté, a également remporté un lot de taille notable. Ce lot comprend les lignes de bus des communes d’Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine et Orly, ainsi que des arrondissements situés au sud de Paris. Ce groupe de lignes se compose de 28 lignes, en plus du futur TZen5, un service de bus à haut niveau de confort reliant Paris à Choisy-le-Roi, et le tramway T9. Environ 1700 agents de la RATP seront déplacés vers cette filiale de la SNCF, ce qui représente un chiffre d’affaires de 190 millions d’euros par an.
Impact sur les employés et les utilisateurs
L’ouverture à la concurrence des bus parisiens et de la petite couronne concerne environ 19 000 employés, parmi lesquels 15 000 conducteurs de bus qui sont actuellement sous l’égide de la RATP. Il est prévu que ces conducteurs soient redéployés vers d’autres opérateurs ou vers la filiale Cap Île-de-France de la RATP. Ce réaménagement devrait entraîner des modifications dans l’organisation et le temps de travail des employés.
En ce qui concerne les usagers, la transition ne devrait pas avoir d’impact direct sur leur expérience de voyage. Les lignes resteront inchangées, tout comme les tarifs et les différents types d’abonnements, qui continueront d’être administrés par IDFM.
Perspectives d’avenir
La mise en concurrence progressive du secteur des transports en Île-de-France est un enjeu majeur qui pourrait redéfinir les services de mobilité de la région. Alors que la RATP tente de maintenir sa position dominante face à des concurrents comme Keolis, la dynamique du marché pourrait également favoriser une amélioration des services offerts aux usagers.
Avec cette évolution, les futurs défis consisteront à intégrer les différents acteurs tout en assurant une qualité de service constante pour les utilisateurs. Les prochaines décisions prises par IDFM seront scrutées de près pour déterminer l’orientation stratégique que prendra le réseau de transport dans les années à venir.