samedi, juin 7, 2025

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La République tchèque conclut un accord avec KHNP, défiant EDF


Accord historique pour développer l’énergie nucléaire en République tchèque

Le gouvernement tchèque a officialisé la signature d’un contrat avec la société sud-coréenne KHNP, permettant ainsi la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires à la centrale de Dukovany, située dans le sud du pays. Cette annonce, faite par le Premier ministre Petr Fiala, intervient suite à la levée d’une injonction judiciaire qui bloquait le contrat en raison d’une contestation déposée par le groupe français EDF.

La décision de la justice tchèque a été motivée par des failles dans la procédure de l’interdiction, permettant ainsi de reprendre les avancées du projet. Petr Fiala a exprimé sa satisfaction quant à cette avancée, soulignant qu’il s’agit d’une étape cruciale vers une autonomie énergétique accrue et une plus grande sécurité pour le pays.

Contexte du projet nucléaire

La République tchèque, qui dépend actuellement de deux centrales nucléaires, Dukovany et Temelin, est en transition énergétique. Ces installations fournissent environ 40 % de l’électricité nationale. Avec les nouvelles unités en construction, cette part pourrait atteindre 50 %, contribuant ainsi à la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles, notamment au charbon, et à une réduction progressive de l’importation d’énergie russe.

Le groupe CEZ, qui opère ces centrales sous contrôle de l’État, a toujours défendu le choix de KHNP, mettant en avant la transparence du processus d’attribution du contrat. Le Premier ministre a encouragé EDF à partager les détails de sa proposition, pour éliminer toute suspicion.

Détails techniques et économiques du projet

KHNP a estimé le coût de chaque réacteur à environ 200 milliards de couronnes tchèques, soit environ 8 milliards d’euros. De plus, la société a promis que 60 % des travaux seraient confiés à des entreprises tchèque, favorisant ainsi l’économie locale. Le début des travaux est prévu pour 2029, avec un premier réacteur opérationnel d’ici 2036.

Ce contrat s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation de l’infrastructure énergétique en République tchèque. En parallèle, d’autres projets incluant des réacteurs modulaires sont prévus d’ici 2050, témoignant de l’engagement du pays en matière d’énergie verte et durable.

Les défis judiciaires et réglementaires

Le parcours de ce projet n’a pas été sans embûches. EDF avait introduit une plainte auprès de l’Autorité de la concurrence pour contester la sélection de KHNP, avant de se tourner vers le tribunal. Ce dernier, après avoir provisoirement bloqué le contrat, a finalement annulé sa décision, permettant au gouvernement tchèque de poursuivre son partenariat avec le constructeur sud-coréen.

De plus, le groupe américain Westinghouse, estimant que KHNP utilisait certaines de ses technologies sans autorisation, avait également tenté de bloquer le contrat, mais a abandonné ses recours après une décision de la justice.

Perspectives d’avenir pour l’énergie en République tchèque

La stratégie énergétique de la République tchèque vise à diversifier les sources de production pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en garantissant l’approvisionnement en électricité. L’ajout de ces deux réacteurs jouera un rôle déterminant dans cette transition, notamment dans un contexte où la stabilité et la sécurité énergétique sont devenues des priorités indiscutables pour de nombreux pays en Europe.

Le partenariat avec KHNP s’inscrit dans une volonté de renouveler les infrastructures tout en intégrant des normes de sécurité et de durabilité modernes. En misant sur l’énergie nucléaire, la République tchèque espère renforcer sa position sur le marché énergétique européen et assurer un avenir énergétiquement responsable et autonome.

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