Tension entre le président et la Fed
Récemment, un échange au ton électrique s’est tenu entre le président américain et Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale. Lors d’une visite à la Fed, le président a de nouveau exprimé son désir de voir les taux d’intérêt réduits, mais contrairement à ses déclarations sur les réseaux sociaux, il a évité de faire des commentaires acerbes en personne.
Visite de chantier et désaccords
Le président, en visite pour observer les travaux de rénovation d’un des bâtiments emblématiques de la Fed à Washington, a évoqué des chiffres concernant le coût des rénovations qui ont suscité des controverses. Il a avancé un montant de 3,1 milliards de dollars, alors que le coût initial était estimé à 2,7 milliards. Jerome Powell, visiblement en désaccord, a nié cette estimation avec vigueur, affirmant que la somme citée incluait des coûts pour un bâtiment déjà achevé. Le président, quant à lui, conteste cette assertion, affirmant que ce bâtiment est actuellement en construction.
Accusations et choix controversés
Dans le contexte de cette rencontre, Trump a suggéré que les coûts de rénovation pourraient indiquer une forme de fraude. Ce climat de tension renforce des rumeurs persistantes sur la possibilité d’un renvoi de Powell. Bien que Trump ait nommé Powell durant son mandat, il a récemment fait preuve de réticence à son égard, affirmant qu’il regrette sa décision de le maintenir à ce poste.
Pression sur les taux d’intérêt
Au cours de leur discussion, le président a réitéré sa demande de réduction des taux d’intérêt, affirmant: «J’aimerais qu’il baisse les taux d’intérêt». Il a ensuite exprimé son espoir que Powell prendra des mesures appropriées lors de la prochaine réunion des membres de la Réserve fédérale, prévue pour la fin de juillet. Bien qu’il ait tenté de minimiser les tensions entre eux, Trump n’a pas caché sa frustration : «Il devrait avoir baissé les taux d’intérêt plusieurs fois», a-t-il déclaré.
Cette année, la Fed a décidé de maintenir des taux d’intérêt stables, oscillant entre 4,25% et 4,50%, et semble rester réticente à une baisse des taux, même dans un climat économique fragile. L’environnement économique incertain, exacerbé par la politique protectionniste du président, soulève des inquiétudes sur une éventuelle hausse des prix, ce qui complique encore les décisions de la banque centrale.
La situation des taux d’intérêt en Europe
En parallèle, la Banque centrale européenne a quant à elle adopté une stratégie différente en réduisant progressivement ses taux directeurs. À titre de comparaison, elle a fait passer son taux de 4% en juin 2024 à 2% aujourd’hui. Cette situation met en évidence les divergences de politique monétaire entre les grandes institutions bancaires, soulignant les défis auxquels fait face la Fed sous l’influence de la Maison Blanche.
Un mandat en jeu
En dépit des tensions, le président a récemment admis qu’un renvoi de Powell est très peu probable, compte tenu des caractéristiques hautement protégées de son mandat, qui ne prend fin qu’en mai 2026. Un tel licenciement serait une première dans l’histoire américaine et nécessiterait des preuves tangibles de fautes ou d’abus de pouvoir de la part du président de la Fed.
Complexité des décisions économiques
Les taux d’intérêt constituent un outil fondamental pour orienter l’économie. Une diminution incite à l’emprunt et stimule l’activité économique, qui peut toutefois entraîner une hausse des prix. À l’opposé, une augmentation vise à contrôler l’inflation, mais peut ralentir la croissance économique. Les enjeux autour des taux d’intérêt sont donc cruciaux, tant pour la Fed que pour l’ensemble du pays, surtout dans un contexte de pressions politiques et de fluctuations économiques globales.