Mobilisation des Médecins du Secteur Public
Le Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public (SIMSP) a choisi de faire entendre sa voix de manière forte en lançant une série de mouvements de protestation pour faire entendre ses revendications par les autorités compétentes. Le ministère de la Santé, de son côté, n’a pas encore convoqué le syndicat pour un dialogue constructif, aggravant les tensions déjà présentes. Ce climat de mécontentement résulte d’un historique de non-respect des accords entre les professionnels de santé et le gouvernement, une situation devenue intenable pour le SIMSP.
Un calendrier de grèves
Dès aujourd’hui, les médecins observent une grève de deux jours, les 21 et 22 janvier 2025, suivie d’un nouveau mouvement de trois jours la semaine prochaine, du 28 au 30 janvier. Le SIMSP a tenu à préciser que les services essentiels, tels que ceux des urgences et de la réanimation, fonctionneront normalement pendant ces périodes de grève, afin de ne pas pénaliser les patients en situation d’urgence.
Un dialogue en souffrance
Le syndicat a toujours misé sur le dialogue pour résoudre les conflits qui opposent les professionnels de santé à l’administration. Néanmoins, il considère les négociations récentes avec le ministère de la Santé comme de simples « séances d’écoute » sans résultats tangibles. Dans un communiqué, le SIMSP a insisté sur la nécessité d’un véritable dialogue ancré dans des bases solides, incluant une démarche participative à chaque étape et le respect des accords déjà signés.
Accords non respectés
Les revendications du SIMSP s’appuient sur le constat des manquements par rapport aux accords précédemment signés, notamment ceux datés du 29 décembre 2023 et de janvier 2024. Ce manque de considération a conduit le syndicat à rejeter l’accord proposé le 23 juillet 2024, qu’il jugeait insuffisant et sans garanties adéquates pour les revendications des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes.
Précisions sur les revendications
Le SIMSP formule plusieurs revendications prioritaires qui visent à sécuriser les acquis des professionnels de santé. Parmi celles-ci, les médecins exigent la préservation du statut de fonctionnaire public pour l’ensemble du personnel de santé, ainsi que des modifications des lois 8-22 et 9-22 pour sécuriser ces acquis.
Le maintien des postes budgétaires actuels et leur financement à travers le budget de l’État sont également des points essentiels. Le syndicat appelle au retrait du projet de statut type et des décrets associés, considérés comme dangereux. De plus, il réclame la création de deux nouveaux échelons dans la grille salariale, une demande restée en suspens depuis 2011.
Autres doléances
Le SIMSP aborde également d’autres enjeux importants, comme l’amélioration des conditions de travail, la gestion des gardes, l’accès à la formation continue et la mobilité au sein des établissements de santé. Ces problématiques sont cruciales pour une meilleure qualité de vie et d’exercice des professionnels de santé.
Une "semaine de colère" annoncée
Pour faire avancer ses revendications, le SIMSP a prévu une « semaine de colère » à partir du 4 février, marquée par des actions de protestation plus soutenues. Le syndicat met en garde : « Tant que le ministère ne sera pas disposé à engager un vrai dialogue, notre lutte continuera ».
Des actions syndicales coordonnées
Il est important de noter que la Coordination syndicale nationale dans le secteur de la santé annonce également une intensification de ses actions. Des grèves nationales sont planifiées pour les 29 et 30 janvier, ainsi que pour les 4, 5 et 6 février 2025. Ces mouvements toucheront toutes les institutions de santé, à l’exception des services d’urgence et des soins intensifs. L’objectif de ces actions est de dénoncer l’absence de réponses concrètes aux préoccupations des travailleurs de la santé.
Les professionnels de la santé ne se contentent pas de faire entendre leurs droits, ils attendent des actions tangibles de la part des autorités pour traiter leurs revendications. La responsabilité de répondre à cette crise repose désormais sur les épaules du ministère de la Santé et du gouvernement.