samedi, avril 19, 2025

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L’ANEF intensifie la réhabilitation des forêts urbaines post-sécheresse


Restauration des forêts urbaines au Maroc : un enjeu crucial

Le Maroc fait face à une situation alarmante. Pour la septième année consécutive, le pays subit les effets d’une sécheresse persistante qui a des conséquences dramatiques sur ses forêts urbaines. Ces espaces verts, vitaux pour l’équilibre écologique et le bien-être des citadins, se détériorent à un rythme inquiétant, en raison du manque de pluie et de l’augmentation des températures. Face à cette crise, les autorités mettent en œuvre un ambitieux programme de reboisement.

Un enjeu environnemental majeur

Avec une superficie totale de 105.000 hectares, les forêts urbaines marocaines jouent un rôle crucial en tant que « poumons verts » des villes. Elles apportent de nombreux avantages écologiques tout en offrant aux habitants des refuges propices à la détente et à la nature. Cependant, les vagues de chaleur fréquentes et la diminution des précipitations causent un vieillissement accéléré de ces forêts. Les arbres, affaiblis, deviennent plus sensibles aux maladies, aux ravageurs et aux agents pathogènes.

Le rôle de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts

L’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) a donc entrepris d’adresser ce problème à travers un programme de reboisement qui prend en compte les particularités de chaque écosystème forestier. L’intervention vise un équilibre délicat : il s’agit non seulement d’éliminer les arbres malades, mais également de conserver l’identité de ces lieux, qui doivent continuer à attirer le public tout en préservant leur biodiversité.

Abderrahim Houmy, le directeur de l’ANEF, souligne l’importance de cette mission essentielle. Dans une récente déclaration, il a expliqué que les efforts déployés doivent répondre aux attentes croissantes des citoyens, qui se montrent très attachés à ces espaces naturels. Cela implique une gestion forestière rigoureuse et durable.

Des initiatives concrètes en réponse à la dégradation

Un exemple frappant de cette crise est la forêt de Bouskoura, unique poumon vert de Casablanca. Bien que très appréciée pour les activités de plein air, cette forêt de 3.000 hectares souffre d’une dégradation rapide. Une évaluation phytosanitaire a révélé une détérioration alarmante des pins d’Alep et, dans une moindre mesure, des eucalyptus. En réponse, l’ANEF a mis en place un plan d’urgence pour contenir la propagation des maladies. Ce plan inclut l’abattage d’arbres morts sur une surface de 150 hectares et la plantation de nouvelles espèces adaptées au climat sur 700 hectares.

À Rabat, des actions similaires ont été mises en place dans la ceinture verte qui date des années 1980 et qui avait pour objectif de stopper l’extension urbaine. L’ANEF y a commencé la plantation de casuarinas, des arbres robustes capables de s’épanouir dans des sols pauvres, sur une parcelle autrefois occupée par un bidonville. Cette initiative vise à reboiser 31 hectares tout en maintenant les 64 hectares déjà forestés l’année précédente.

Innovation et adaptation face à la crise de l’eau

Dans un contexte de sécheresse persistante, des techniques innovantes sont essentielles pour garantir le succès des nouvelles plantations. Parmi ces techniques, la « Waterboxx » se distingue comme un outil efficace pour réguler l’eau destinée à chaque arbre. De plus, l’utilisation d’eaux usées recyclées, notamment dans la ceinture verte de Ouarzazate, montre comment le Maroc cherche à optimiser ses ressources en eau dans un environnement de plus en plus aride.

Un futur ambitieux pour la gestion forestière

En réponse aux défis climatiques, l’ANEF adapte sa stratégie de gestion forestière en réduisant la densité des peuplements forestiers pendant les périodes sèches pour en améliorer la résilience. Ces actions s’inscrivent dans une politique nationale de reboisement qui prévoit la plantation de 600.000 hectares d’ici 2030, dont déjà 150.000 hectares ont été restaurés.

Grâce à ces initiatives, le Maroc vise non seulement à préserver ses forêts urbaines, mais aussi à garantir leur adaptabilité face aux changements climatiques, assurant ainsi leur durabilité pour les générations futures. L’engagement du pays envers la restauration de ces espaces naturels est plus qu’une nécessité écologique ; c’est une promesse aux citoyens pour un avenir durable et verdoyant.

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