samedi, avril 19, 2025

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Portrait

Le dirigeant de Safran refuse d’investir dans les villes écologiques.


Olivier Andriès en désaccord avec les élus écolos de Rennes

Le directeur général de Safran, Olivier Andriès, exprime principalement son mécontentement concernant les réactions des élus écologistes à l’égard de l’implantation d’un site industriel dans la ville bretonne. En février 2024, la décision de Safran d’ouvrir une fonderie à Rennes a suscité des critiques. En réponse à ces attaques, Andriès a décidé de prendre une position ferme : « Pour moi, il n’est plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste », a-t-il affirmé récemment lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée à l’examen des obstacles à la réindustrialisation du pays.

Un projet stratégique mal accueilli

La réaction d’Andriès est en grande partie ancrée dans les répercussions de cette implantation à Rennes, où la nouvelle fonderie, destinée à produire des aubes de turbine pour moteurs d’avions, devait créer environ 500 emplois d’ici 2029. Cette initiative, jugée cruciale tant sur le plan militaire que civil, a été reçue avec hostilité par de nombreux élus locaux. « Si c’est pour se faire accueillir par des tomates, ce n’est pas la peine, je ne le ferai pas », a-t-il déclaré en référence aux objections exprimées. Ces critiques, selon lui, inféodent l’intérêt économique et industriel de la région.

Réponse des élus face à la réindustrialisation

Le projet de Safran, bien qu’il respectait la législation sur la zéro artificialisation nette des sols en utilisant un ancien site de Stellantis, n’a pas constitué un consensus parmi les élus de Rennes. La maire socialiste, Nathalie Appéré, avait négocié ce projet, mais la réticence des écologistes a été marquante. Andriès a rapporté que dès l’annonce de l’initiative, des critiques ont émergé, exprimant des préoccupations sur les impacts environnementaux et la nature militaire de l’activité : « Les écologistes nous ont jeté des tomates, sur le thème : c’est scandaleux, […] c’est aéronautique, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est militaire, c’est pas bien », a-t-il relaté.

Dilemme entre écologie et emploi

Pour Andriès, cette affaire va au-delà d’un simple désaccord politique. Il estime que son choix d’éviter les villes dirigées par des élus écologistes n’est pas motivé par des raisons idéologiques, mais par une volonté de protéger les intérêts économiques du pays. « À partir du moment où on oublie l’intérêt national, où on a une attitude égoïste, et où on ne comprend pas que créer 500 emplois dans un endroit, c’est très important pour le territoire, la vie de personnes, soit », a-t-il ajouté. Cette prise de position illustre le dilemme auquel sont confrontés les responsables d’entreprises souhaitant investir et les élus qui militent pour une transition écologique plus stricte.

L’impact de l’écologie punitive

Cette situation a également suscité des réactions sur le plan politique. Alexandre Loubet, député du Rassemblement national, rapporteur de la commission d’enquête sur la réindustrialisation, a commenté les propos d’Andriès sur les réseaux sociaux, affirmant que l’« écologie punitive empêche la réindustrialisation ». Une accusation qui soulève des questions sur l’équilibre nécessaire entre les préoccupations environnementales et les besoins économiques et sociaux d’une région.

Alors que la France cherche à relancer son secteur industriel, le débat entre développement durable et création d’emplois semble plus que jamais d’actualité. Les tensions entre les entreprises et les élus écologistes pourraient devenir un obstacle majeur à la revitalisation du tissu économique, levant ainsi un défi à la fois pour les dirigeants d’entreprises et pour les décideurs politiques. Les entreprises comme Safran devront naviguer habilement entre les impératifs de durabilité et la nécessité d’agir pour l’emploi, tout en tenant compte des diverses positions des élus locaux.

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