dimanche, avril 20, 2025

Nos Articles à lire

Portrait

« Le gouvernement s’apprête-t-il à formaliser la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les secteurs en pénurie, selon les critiques d’Éric Ciotti ? » – Libération.



Le gouvernement français prévoit de publier, à la fin du mois de février, une circulaire qui détaillera les métiers en tension, sectorisés par région. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la loi sur l’immigration, adoptée à l’initiative de l’ancien président des Républicains, qui permettra aux personnes sans-papiers exerçant dans ces professions de demander une régularisation, sous certaines conditions.

Cette annonce, faite par la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, n’a pas été bien accueillie par Eric Ciotti, président du groupe Union des droites à l’Assemblée nationale et proche du Rassemblement national. Sur les réseaux sociaux, il a critiqué l’initiative gouvernementale, avançant que celle-ci officialise la régularisation des sans-papiers pour des professions considérées comme “en tension”. Eric Ciotti a égayé son tweet avec une référence à un article qui évoquait cette actualité.

Sous cette réorganisation, les travailleurs sans-papiers occupant des métiers en difficulté de recrutement pourront obtenir une carte temporaire, conformément à la législation qui a été votée en décembre 2023. Toutefois, il est essentiel de noter que cette régularisation ne sera pas automatique. La ministre Panosyan-Bouvet a rappelé que cette mise à jour de la liste des métiers en tension est une obligation légale qui découle de la loi sur l’immigration, que Ciotti et ses collègues ont eux-mêmes approuvée.

Eric Ciotti, au sein de son ancienne équipe politique, avait soutenu cette loi, qui exige que la liste des métiers en tension soit ratifiée et mise à jour annuellement. Ainsi, son opposition semble désormais contradictoire face à un projet qu’il a pourtant contribué à faire adopter.

Il est également crucial de comprendre que même si cette législation offre une possibilité de régularisation, cela ne garantit en rien un droit immédiat au séjour pour les sans-papiers concernés. Un étranger doit avoir travaillé dans l’un de ces métiers pendant au moins douze mois et démontrer une résidence continue en France durant trois ans pour être éligible. De plus, il convient de préciser que l’application de ces critères n’est pas automatique ; ils peuvent être sujet à des critères d’évaluation liés à la sécurité publique ou à l’intégration sociale, pouvant entraîner des refus de la part des préfectures.

Ciotti a également tenté de fonder ses critiques sur une citation de la ministre, en insinuant qu’elle appuyait une régularisation plus vaste. Cependant, cette interprétation semble simpliste, car le contexte de ses propos s’oriente plus vers un examen strict des cas plutôt qu’une généralisation de la régularisation.

La circulaire à paraître, qui visera à remplacer la circulaire Valls mise en place en 2012, se concentrera spécifiquement sur les métiers en tension plutôt que sur tous les métiers, ce qui pourrait resserrer les conditions d’éligibilité par rapport aux précédentes normes pouvant inclure une plus large gamme de professions.

Les détails concernant cette future circulaire n’ont pas encore été portés à la connaissance du public. Cependant, des déclarations faites par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, indiquent une intention de restreindre ces régularisations, suggérant que seules les situations qui correspondent à de véritables critères d’emploi seront considérées.

Il reste à voir comment les détails de cette circulaire seront reçus et appliqués, mais la tension palpable entre les acteurs politiques et les implications pratiques de cette législation sur le terrain soulèvent des débats complexes au cœur de l’immigration et de l’intégration en France.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Popular Articles