samedi, avril 19, 2025

Nos Articles à lire

Portrait

Le Maroc maintient ses liens avec la Chine face aux restrictions des puissances.


Le Maroc et la Chine : Une Relation Commerciale en Croissance

Le rapport sur la sécurité de Munich pour 2025 met en lumière la position singulière du Maroc dans le contexte des relations commerciales avec la Chine. Alors que des pays comme les États-Unis, l’Union européenne et l’Inde ont imposé des restrictions commerciales à l’égard de Pékin entre 2020 et 2024, le Maroc a choisi de maintenir une coopération commerciale ouverte, sans instaurer de mesures restrictives.

Un Partenaire Commercial Stratégique

Depuis l’engagement du Maroc dans l’initiative « Ceinture et Route » en 2017, les relations commerciales entre le royaume et la Chine se sont intensifiées. L’initiative, visant à développer les infrastructures au travers des échanges entre ces deux pays, a facilité l’augmentation des investissements chinois dans divers secteurs comme celui des infrastructures, de la fabrication et des énergies renouvelables. Cette interconnexion a permis de dynamiser l’économie marocaine en attirant des capitaux étrangers, malgré la rivalité commerciale croissante sur la scène mondiale.

D’après le rapport, le Maroc n’a pas suivi le mouvement des pays occidentaux qui ont réagi au dumping commercial chinois par l’imposition de droits de douane élevés et des restrictions sur certains produits. Par contre, cette politique d’ouverture, bien qu’avantageuse à court terme, soulève des inquiétudes quant à l’avenir de l’industrie locale.

Les Enjeux de l’Ouverture Commerciale

Des experts estiment que l’absence de restrictions peut engendrer des défis pour l’économie marocaine. Bien que cette stratégie puisse offrir des bénéfices immédiats, elle risque d’affaiblir l’industrie nationale face à la concurrence accrue des produits chinois à bas prix. Ce phénomène de dumping ne peut qu’aggraver le déficit commercial et, si des mesures ne sont pas prises pour renforcer la compétitivité, le Maroc pourrait devenir excessivement dépendant des importations chinoises.

Cela pourrait également entraîner des défis d’ordre diplomatique, notamment en cas de détérioration des relations entre la Chine et les puissances occidentales. Un tel scenario pourrait placer le Maroc dans une situation délicate, tiraillé entre ses engagements commerciaux avec Pékin et ses relations avec les États-Unis et l’Europe.

Comparaison avec d’Autres Pays

Au cours de cette période, de nombreux pays ont réagi de manière proactive en adoptant des mesures protectionnistes. Des nations telles que les États-Unis, l’Union européenne, l’Inde, l’Australie, le Japon et le Canada ont mis en place divers dispositifs pour freiner l’accès aux produits chinois. Par exemple, les États-Unis ont instauré des restrictions sur l’importation de semi-conducteurs et d’autres technologies avancées tout en augmentant les taxes sur de nombreux biens chinois. L’Union européenne, de son côté, a renforcé la protection de ses industries, notamment dans le secteur des énergies renouvelables.

L’Inde, quant à elle, a restreint l’accès de certaines applications technologiques et produits électroniques chinois, tandis que l’Australie et le Japon ont accentué la surveillance des investissements chinois, surtout dans les infrastructures.

À l’opposé, des nations comme le Maroc, le Nigeria, la Turquie, le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Égypte ont pris la décision de maintenir des relations commerciales durables avec la Chine en raison d’une forte dépendance à son égard ou pour préserver leurs intérêts économiques.

Risques et Perceptions Globales

Le même rapport évoque les perceptions fluctuantes des risques liés aux grandes puissances comme les États-Unis et la Russie, notamment en raison des préoccupations autour de la guerre commerciale et des tensions géopolitiques. De manière intéressante, seuls l’Allemagne et le Royaume-Uni perçoivent la Chine comme une menace croissante. Dans la majorité des pays, les inquiétudes liées aux répercussions de la pandémie de Covid-19 et aux crises énergétiques ont diminué.

Cependant, le cadre géopolitique demeure complexe. Les nations du G7 considèrent l’Iran, la Chine et la Russie plus comme des menaces que comme de véritables alliés. Néanmoins, symboliquement, aucune de ces nations n’émerge comme une menace significative pour la majorité des membres du G20, sauf dans les cas spécifiques de la Chine en Inde et de l’Iran au Brésil.

Conclusion

Dans ce contexte mondial incertain, la stratégie marocaine d’ouverture envers la Chine offre des opportunités économiques indéniables tout en posant des défis majeurs pour l’avenir. La capacité du Maroc à naviguer dans cette dynamique complexe définira non seulement la viabilité de son développement économique, mais déterminera également son positionnement diplomatique sur la scène internationale.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Popular Articles