Le classement de l’Indice d’Intégration de la Femme Africaine
Le Maroc se positionne à la 32e place parmi 42 nations africaines dans le classement de l’Indice d’Intégration de la Femme Africaine pour 2025, d’après les données publiées par le Centre Africain pour la Transformation Économique. Ce classement témoigne des défis persistants que rencontre le pays en matière d’égalité des sexes.
Un score en deçà de la moyenne
Avec un score de 44,2 points, le Maroc se trouve en dessous de la moyenne du continent qui est de 53,5 points. Il convient de noter que ce chiffre représente une avancée par rapport aux résultats de 2017, marqués par une progression de 14 points. Cependant, cette amélioration reste insuffisante pour atteindre les premiers rangs du classement.
Composantes de l’indice
L’indice se compose de plusieurs volets, parmi lesquels les droits et les structures organisationnelles, où le Maroc a affiché sa meilleure performance avec un score de 68 points. D’autres indicateurs montrent des résultats moins favorables : le pays a obtenu 45 points en matière de direction, un score de 35,5 en inclusion financière et un très modeste 27,7 pour l’inclusion économique. Ces derniers chiffres témoignent d’un écart inquiétant dans la participation des femmes au marché du travail formel.
Comparaison avec d’autres pays africains
À l’échelle du continent, c’est l’Afrique du Sud qui se démarque en tête de classement avec 86,4 points, suivie de la Namibie et du Kenya. À l’opposé, des pays comme l’Algérie, l’Égypte et le Niger se trouvent en bas de tableau. Les nations d’Afrique de l’Ouest occupent des places intermédiaires, tandis que le Maroc, malgré sa progression, reste éloigné des premières positions.
Les efforts du Maroc pour l’égalité
Le rapport met en avant les efforts déployés par le Maroc pour améliorer la présence des femmes dans les instances décisionnelles, notamment au niveau politique. Des réformes législatives ont été mises en place pour instaurer le principe d’égalité. De plus, le Maroc a récemment levé une grande partie de ses réserves concernant la Convention sur l’Élimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard des Femmes, montrant ainsi son engagement en faveur des droits des femmes au niveau international.
Les lacunes dans l’inclusion des femmes
Malgré ces avancées, les indicateurs d’inclusion financière et économique des femmes au Maroc demeurent alarmants. D’après le rapport, seulement 22 % des parlementaires sont des femmes, tandis que leur représentation dans les postes exécutifs de haut niveau ne dépasse pas 7 %. Cette situation illustre les obstacles que rencontrent les femmes pour accéder à des positions de pouvoir et à des opportunités économiques.
Des progrès jugés insuffisants
L’étude met en lumière le constat que le rythme actuel des progrès est jugé inacceptable si l’on aspire à une inclusion totale des femmes d’ici 2093. Il est donc urgent de prendre des mesures concrètes et efficaces pour éliminer les disparités encore présentes et faciliter l’autonomisation des femmes sur les plans économique et politique.
Recommandations pour un changement significatif
Pour un changement tangible, le rapport recommande que les gouvernements africains investissent dans des systèmes de collecte de données plus adaptés, capables de révéler les écarts entre les sexes. L’amélioration des institutions statistiques nationales est essentielle pour élaborer des indicateurs fiables et actualisés.
Intégration de la perspective de genre
Il est également primordial d’intégrer la perspective de genre dans toutes les phases de la formulation des politiques économiques. Ceci inclut la nécessité de l’implication des leaders religieux et communautaires, qui jouent un rôle clé dans la transformation des normes sociales qui entravent l’autonomisation des femmes.
Renforcement des réformes
Le rapport appelle enfin à renforcer les réformes organisationnelles qui facilitent l’accès des femmes au marché formel. Il est crucial de leur permettre de prendre une part active dans les processus décisionnels, tant sur le plan social qu’économique, afin de garantir un avenir plus inclusif et équitable pour les femmes au Maroc et dans l’ensemble du continent africain.