Décision de la Cour d’Appel de Paris : Aksel Bellabbaci non extradé
La Cour d’appel de Paris a récemment rendu un verdict important en décidant de ne pas extrader Aksel Bellabbaci, un opposant algérien et membre actif du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), qui fait face à des accusations graves, dont des actes terroristes. Cette décision, annoncée lors d’une audience, a été saluée par son avocat comme un signe de justice.
Un verdict favorisé par des considérations juridiques
Le président de la chambre de la Cour d’appel a expliqué que la demande d’extradition formulée par les autorités algériennes ne se justifiait pas. Cette déclaration annonce une victoire pour l’opposant, qui vit en France depuis 2012 et n’a pas remis les pieds en Algérie depuis août 2019. Son avocat, Jil William Goldnadel, a exprimé sa satisfaction, soulignant que cette décision est un « jour de soulagement pour la justice française », tout en critiquant le système judiciaire algérien.
Selon Goldnadel, « c’est un jour triste pour la justice algérienne », insinuant que le régime autoritaire en Algérie continue d’opprimer ses citoyens, particulièrement ceux de la communauté kabyle.
Les accusations à l’encontre de Bellabbaci
Aksel Bellabbaci, âgé de 42 ans, fait face à une série d’accusations en Algérie, où il est accusé d’avoir commis 14 crimes, certains étant même passibles de la peine de mort. Bien que la législation algérienne prévoit ce châtiment, il n’est plus appliqué depuis un moratoire instauré en 1993.
Parmi les accusations les plus sérieuses, il est suspecté d’avoir incité à des incendies dans la région kabyle en août 2021, qui ont entraîné la mort d’au moins 90 personnes et ravagé des milliers d’hectares de forêts. De plus, il est accusé d’avoir joué le rôle de « provocateur » dans le meurtre de جمال بن إسماعيل, un jeune en mission pour éteindre les feux, qui a été injustement suspecté d’en être l’instigateur.
Un appel à la résistance
À la sortie de la cour, Bellabbaci a déclaré que « la lutte continue », affirmant que le peuple de Kabylie est innocent des accusations portées par le régime algérien. Son discours, empreint de détermination, témoigne de la résistance citoyenne face à un gouvernement perçu comme répressif.
Cette décision de la Cour d’appel de Paris représente non seulement un moment clé pour Bellabbaci mais également un signal fort pour d’autres opposants au régime algérien. Elle soulève des questions sur la manière dont les systèmes judiciaires peuvent interagir à un niveau international, surtout quand il s’agit de droits humains et de liberté d’expression.
Implications politiques et sociales
Le cas d’Aksel Bellabbaci s’inscrit dans un contexte plus large de tension entre les efforts de la diaspora kabyle et les autorités algériennes. Beaucoup voient dans cette décision un coup dur pour le régime algérien qui fait face à des critiques croissantes tant sur le plan national qu’international concernant ses méthodes de répression. La réponse des autorités algériennes à cette décision pourrait influencer les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie, surtout dans le contexte des droits de l’homme.
En somme, la décision de la justice française ce jour-là met en lumière les enjeux complexes liés à l’extradition, aux droits des citoyens et à la lutte pour la justice. C’est une étape qui pourrait redynamiser le combat pour la démocratie et les libertés en Algérie, alors que des voix continuent de s’élever contre l’oppression.