Conflit autour du documentaire sur Gérard Depardieu
Un nouvel épisode dans la bataille judiciaire entourant la diffusion du reportage Complément d’enquête, axé sur la figure controversée de Gérard Depardieu, a récemment émergé. Ce litige, qui défraye la chronique depuis la fin de l’année 2023, s’intensifie avec l’introduction d’une nouvelle procédure judiciaire. Les avocats des créateurs du film ont déposé une citation directe contre Yann Moix et Gérard Depardieu, les accusant de divers délits, dont la falsification d’attestation et des tentatives d’escroquerie.
Controverse autour d’une séquence clé
Le reportage en question, intitulé La chute de l’ogre, a déclenché une vive controverse en raison d’une séquence filmée dans un haras en Corée du Nord en 2018. Selon le documentaire, Depardieu aurait tenu des propos inappropriés à l’égard d’une jeune fille. L’acteur de renom conteste fermement ces allégations et a déposé une plainte pour ce qu’il considère être un montage illicite de cette séquence.
En réponse aux révélations du reportage, tant Depardieu que Moix ont intenté une action en justice contre France Télévisions et la société de production Hikari, qui a réalisé cette séquence. Les plaignants les accusent d’abus de confiance et de travail dissimulé. L’audience initiale est prévue pour le 6 mai au tribunal correctionnel de Paris.
Accusations contre les médias
Parallèlement à leur lutte contre les producteurs du documentaire, Depardieu et Moix ont également choisi de poursuivre plusieurs médias, y compris le quotidien Libération. Ce dernier avait publié un article en novembre 2024, détaillant les événements survenus au haras et confirmant la présence de la fillette lorsqu’un discours controversé a été prononcé, sans cependant statuer sur la nature des propos.
Nouvelle procédure judiciaire et éléments de preuves
Cette dernière procédure de citation directe s’inscrit précisément dans le cadre de ce débat sur la séquence problématique. Les avocats des auteurs de Complément d’enquête, Emmanuel Tordjman et Joséphine Sennelier, se basent sur un email échangé entre Yann Moix et son avocat, Jérémie Assous. Dans ce courriel daté de janvier 2024, Moix décrit le film 70, qui relatait le voyage de Depardieu en Corée du Nord, comme étant une œuvre de fiction, dans laquelle les acteurs jouent leur propre rôle. Cette déclaration semble contradictoire avec ses précédentes affirmations qui qualifiaient le projet de documentaire, marquant un tournant dans sa défense.
Révision de la scène du haras
De plus, Moix évoque la fameuse séquence du haras et affirme que les commentaires choquants attribués à Depardieu ne s’adressaient pas à une enfant, mais à une femme d’âge adulte. Cela soulève des questions sur l’intégrité du montage présenté dans le programme de France Télévisions, que les avocats estiment être frauduleux.
L’équipe juridique représentant les auteurs du reportage considère que l’emploi de cette assertion par Moix et Depardieu devant le tribunal pourrait constituer une tentative d’esquiver la justice. D’après eux, cette revendication est infondée, puisque Moix n’était pas présent lors des événements en question, ce qui remet en question la crédibilité de ses déclarations.
Prochaines étapes et réactions
Une audience pour examiner la recevabilité de cette citation directe est prévue pour le même jour que l’audience initiale des plaintes de Depardieu et Moix, le 6 mai. Une plaidoirie sur le fond sera programmée ultérieurement.
En réponse à cette initiative, Jérémie Assous a exprimé son mécontentement, qualifiant cette démarche de « ridicule ». Il estime que les précédentes actions en justice ont déjà démontré la légitimité des préoccupations de ses clients.
Ainsi, le conflit entre les protagonistes, déjà riche en rebondissements, promet de nouveaux développements passionnants dans le paysage médiatique et judiciaire français.