Rethinking the Search for Extraterrestrial Life
Depuis des décennies, la recherche de formes de vie en dehors de notre planète s’est orientée autour de l’idée fondamentale que la présence d’eau est synonyme d’habitabilité. Toutefois, cette approche présente des limites importantes. En effet, un milieu aquatique n’assure pas nécessairement la possibilité d’y vivre, tout comme des environnements extrêmes peuvent abriter des espèces inattendues. Pour approfondir cette quête, une équipe de chercheurs rassemblée sous le projet Alien Earths, soutenu par la NASA, a mis au point un nouveau cadre d’analyse connu sous le nom de « cadre quantitatif d’habitabilité ».
Des critères d’évaluation nuancés
Ce cadre ne se contente pas d’évaluer la simple possibilité d’habitabilité d’un monde. Il s’agit plutôt de déterminer pour quels types d’organismes cet environnement pourrait être viable. « Il n’y a pas de chameaux en Antarctique », indique un chercheur, soulignant que la notion d’habitabilité dépend fortement de l’espèce concernée. Ainsi, au lieu de donner une réponse dichotomique, l’équipe propose une évaluation probabiliste.
Le modèle informatique utilisé croise deux grands ensembles d’informations : d’une part, les besoins spécifiques d’un organisme, qu’il soit réel ou théorique, et d’autre part, les conditions environnementales d’un exoplanète ou d’un corps céleste (température, pression, présence de ressources liquides, etc.). Bien que les données soient parsemées d’incertitudes, le modèle parvient à déterminer la probabilité qu’un organisme puisse prospérer dans un environnement donné.
Mise en pratique avec des exemples terrestres
Pour valider cette approche, les scientifiques se sont inspirés d’exemples extrêmes déjà observés sur notre propre planète, comme les insectes capables d’évoluer à de grandes altitudes dans l’Himalaya, les bactéries vivant dans des sources hydrothermales à des températures élevées, ou encore les organismes ayant réussi à survivre sans oxygène. Ces exemples ont été intégrés dans le modèle afin de prévoir leur potentiel de survie sur des corps tels que Mars, Europa (une des lunes de Jupiter) ou encore des exoplanètes éloignées.
Interprétation des biosignatures
Le cadre mathématique, désormais accessible en open source, offre également des outils pour analyser les biosignatures. Ces indices indirects de vie, comme la détection de l’oxygène ou du méthane par des télescopes spatiaux, permettent de répondre à des questions pratiques. Les chercheurs peuvent ainsi déterminer où focaliser leurs prochaines observations, qu’il s’agisse de la planète A ou de la planète B, et évaluer la probabilité qu’un microbe produisant de l’oxygène soit capable de survivre dans ces environnements.
Les limites du modèle
Cependant, ce modèle présente encore des failles. Par exemple, il ne prend pas en compte l’impact à long terme que pourrait avoir une forme de vie sur son écosystème. Dans un domaine où les preuves directes de la vie extraterrestre sont encore rares, cette approche statistique représente néanmoins une avancée significative dans la compréhension des conditions potentielles d’habitabilité.
Perspectives d’avenir
À l’avenir, l’équipe envisage de créer une base de données élargie des organismes terrestres les plus extrêmes afin d’extrapoler des profils potentiels pour des formes de vie extraterrestres hypothétiques. Cela pourrait permettre de peaufiner encore les modèles et, qui sait, peut-être d’interpréter avec précision les données que nous obtiendrons du futur télescope Nautilus.