Évaluation de l’impact de la suspension de l’Aïd Al-Adha sur le cheptel national
Un rapport récent du Centre de prospective économique et sociale a révélé la nécessité d’une évaluation approfondie du cheptel national ainsi que des petits éleveurs. Cette étude vise à mesurer les conséquences de la décision de suspendre l’abattage rituel durant la période de l’Aïd Al-Adha. Ce document met en avant la création d’une commission gouvernementale chargée de surveiller chaque semaine les prix de la viande et des fourrages. Si ces coûts dépassent les 120 dirhams par kilogramme, des subventions ou des mesures régulatrices devraient être mises en place pour protéger les consommateurs et soutenir les producteurs.
Soutien aux petits éleveurs
Le rapport souligne l’importance de fournir un soutien financier direct aux petits éleveurs. Cela les aiderait à surmonter les difficultés engendrées par cette suspension et à dynamiser leur activité d’élevage. Bien qu’ils ne soient pas directement affectés par l’interdiction, il est crucial d’apporter un soutien à d’autres industries adjacentes. L’industrie du cuir, par exemple, pourrait être vulnérable face à cette décision, et des mesures compensatoires devront être envisagées pour maintenir leur activité.
De plus, il est suggéré de réduire de 20 % le prix des aliments subventionnés pour le bétail. Cette mesure viserait à diminuer les coûts de production et à encourager les éleveurs à poursuivre leur activité. D’autres initiatives essentielles comprennent le financement de programmes d’insémination artificielle et l’amélioration des races. Cela pourrait augmenter la productivité des élevages de 20 à 25 % sur une période de trois ans.
Renforcement de la sécurité alimentaire nationale
Pour assurer la sécurité alimentaire du pays, la mise en place d’un stock stratégique de viande congelée d’au moins 50 000 tonnes a été recommandée. Cette réserve permettrait de stabiliser les prix en cas de fluctuations de l’offre, évitant ainsi une dépendance accrue aux importations qui pourraient aggraver la crise alimentaire.
Le suivi du marché est également primordial. Pour cela, le rapport propose la mise en place d’une commission gouvernementale qui s’assurerait de l’évolution régulière des prix de la viande et des fourrages. Cette vigilance garantirait que les prix ne dépassent pas la barre de 120 dirhams le kilogramme, protégeant ainsi les consommateurs.
Conséquences socio-économiques de la suspension
Il est crucial de souligner que la suspension de l’Aïd joue un rôle considérable dans la protection du cheptel national, notamment face à des défis tels que la sécheresse et la diminution des populations animales. Toutefois, le Centre insiste sur la nécessité d’une réaction rapide et efficace des autorités pour soutenir les parties touchées par cette décision. Les pertes financières des éleveurs doivent être compensées pour éviter un impact trop lourd sur leur activité et sur les secteurs associés.
Sur le plan économique, l’impact de cette mesure est significatif. Le Centre évalue une libération de 20 milliards de dirhams dans l’économie, ce qui contribuerait à accroître la liquidité des ménages. Par exemple, avec un coût moyen de 4 000 dirhams pour le sacrifice, cinq millions de familles pourraient réaliser des économies substantielles.
Cette dépense représente une pression considérable sur les ménages à faibles revenus, qui constituent 40 % de la population vivant en dehors du seuil de pauvreté. En annulant le sacrifice, il serait possible de rediriger 50 % de ces dépenses, soit 10 milliards de dirhams, vers d’autres produits essentiels tels que l’alimentation, les vêtements et l’équipement. Le reste de cette somme pourrait servir à l’épargne ou au remboursement de dettes, renforçant ainsi la stabilité financière.
Analyse des conséquences pour les éleveurs
Du côté des éleveurs, le rapport précise que les revenus attendus avant l’annulation du sacrifice étaient de 18,8 milliards de dirhams, basés sur la vente de 4,7 millions de têtes au prix moyen de 4 000 dirhams chacune. En tenant compte des coûts de production, qui s’élèvent à 3 000 dirhams par tête, le bénéfice net serait de 1 000 dirhams par animal, générant ainsi un total de 4,7 milliards de dirhams pour l’ensemble des éleveurs.
Ainsi, le rapport remet en question la viabilité économique de la suspension du sacrifice tout en suggérant des mesures pour amortir son impact négatif sur les acteurs concernés et sur le marché dans son ensemble. L’ajustement rapide des politiques et le soutien aux secteurs vulnérables sont essentiels pour surmonter cette période difficile.