samedi, avril 19, 2025

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« Les enjeux post-8 mars : réflexions et perspectives »


Le 8 mars a à peine révélé ses feux d’artifice que l’on peut déjà entendre un soupir collectif des femmes à travers le monde. Les bouquets de fleurs et les attentions spéciales, bien que gratifiantes, ne suffisent pas à changer la réalité d’une situation dénoncée presque toute l’année mais mise en lumière un jour par an sous le terme de « Journée de la femme ».

Ce terme lui-même est sujette à polémique, jugé par certaines comme étant « sexiste ». Les femmes militantes soulignent que cette journée, initialement instaurée par Lénine pour rendre hommage aux travailleuses, a ensuite été promue par l’ONU et devrait être consacrée au « droits des femmes » plutôt qu’à une célébration vide et symbolique des « femmes sans droits ».

Bien que certains puissent argumenter qu’une journée dédiée n’est pas nécessaire pour penser aux droits des femmes—une analogie souvent faite avec la Saint Valentin—la réalité est plus nuancée. Pourquoi s’accrocher à une journée annuelle pour rappeler l’importance des femmes dans la société alors que cela devrait être reconnu chaque jour de l’année ? En effet, les femmes sont-elles réellement en quête d’un jour « international » pour prouver leur valeur, leur impact indéniable sur notre monde ?

Cependant, que célèbre-t-on vraiment en ce jour ? Que pouvons-nous honorer alors que de nombreuses études et rapports révèlent que les femmes sont régulièrement victimes d’inégalités, de discrimination et de violence ?

Des statistiques alarmantes

Comment peut-on véritablement parler de droit des femmes et les célébrer, quand un rapport récent de l’ONU indique qu’en moyenne, 140 femmes et filles perdent la vie chaque jour à cause de violences exercées par un partenaire ou un membre de la famille ? Cela signifie qu’une femme ou une fille est tuée toutes les dix minutes.

En 2023, 85 000 femmes ont perdu la vie dans des circonstances intentionnelles, et il est triste de constater que leur domicile demeure « l’endroit le plus dangereux », où 60 % des meurtres sont commis par un conjoint ou un membre de la famille.

Comment célébrer les femmes quand :

64 % des personnes vivant dans la pauvreté dans le monde sont des femmes.

– Les femmes doivent composer avec un écart salarial de 19 % par rapport aux hommes.

– Bien que les femmes représentent 50 % de la population active mondiale, seulement 39 % d’entre elles ont accès à un emploi.

– Près des deux tiers (2/3) des analphabètes sont des femmes, alors que l’éducation aurait pu être un vecteur d’égalité.

– Environ 20 % des femmes âgées de 20 à 24 ans se sont mariées avant d’atteindre leur majorité.

67 pays ne classifient pas les violences domestiques comme un crime et 43 autres n’ont pas de lois concernant le viol conjugal.

– Plus de 58 % des femmes et filles ont été victimes de harcèlement en ligne.

– Une femme sur trois a subi des violences basées sur le genre.

Avec un bouquet à la main et un pincement au cœur, les femmes crient silencieusement à la société : ce que nous souhaitons réellement, ce ne sont pas de simples célébrations, mais des actions concrètes pour instaurer une véritable égalité sur tous les fronts. Les célébrations du 8 mars semblent parfois n’être qu’un écran de fumée, un geste mercantile qui n’a pas apporté de véritable justice et d’égalité.

La réelle célébration de cette journée ne se produira que lorsque chaque femme, qu’elle soit au Yémen, en Syrie, au Bangladesh, au Nigéria, en Inde, en Palestine, en République Démocratique du Congo, au Maroc ou même aux États-Unis et en Australie, pourra vivre en toute liberté et dignité.

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