Stratégies innovantes pour la préservation des oasis marocaines
Le Maroc engage des ressources considérables dans la préservation de ses oasis, qui sont menacées par des problèmes environnementaux tels que la sécheresse et les incendies. Ces efforts, selon le ministre de l’Agriculture, des Pêches maritimes, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, incluent des projets innovants de gestion de l’eau et de promotion d’une économie solidaire.
Défis environnementaux des oasis
Les oasis du pays subissent de manière aiguë les conséquences de la sécheresse, de la désertification et des incendies, entraînant une diminution de la productivité agricole. Face à ces enjeux, les autorités intensifient leurs efforts pour préserver et développer ces zones cruciales, conformément aux directives royales, a expliqué El Bouari en réponse à une question posée par un député.
L’Agence nationale pour le développement des oasis
Pour faire face à ces défis, l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) a été constituée en 2010. Sa mission est d’élaborer un programme global en collaboration avec différents partenaires, en adoptant une approche participative visant à favoriser la synergie entre les acteurs locaux.
Projets phares pour revitaliser les oasis
Le ministre a mentionné que les efforts déployés visent non seulement à protéger et à valoriser les espaces oasiens, mais aussi à améliorer le quotidien des habitant(e)s et à renforcer leur attachement à ces territoires. Dans cette perspective, plusieurs initiatives significatives ont été mises en œuvre, notamment la création de 25 groupements d’intérêt économique, regroupant 433 coopératives.
Actions en faveur de l’agriculture durable
La plantation de plus de 4 millions de palmiers a été un élément clé pour garantir la durabilité des terres cultivables. Par ailleurs, l’installation de systèmes d’irrigation goutte à goutte sur plus de 20.000 hectares et l’aménagement de 45 canaux d’irrigation sur 19 km illustrent l’importance accordée à la gestion efficace des ressources en eau. La construction de 7 barrages pour en assurer le rechargement, ainsi que de 25 murs pour prévenir l’invasion des sables, témoignent également de ces efforts.
Accès aux services de base
L’amélioration de l’accès aux services essentiels a également été un point central des initiatives. Cela inclut la réalisation de 243 projets touchant des domaines variés tels que l’environnement, l’électrification rurale, l’eau potable, l’éducation, la santé, ainsi que le soutien à l’artisanat et au tourisme. Entre 2020 et 2023, environ 400 nouveaux projets ont été mis en lumière, reflétant l’engagement du gouvernement envers une économie solidaire et le développement durable.
Lutte contre les phénomènes environnementaux
Pour s’attaquer aux défis environnementaux, des stratégies intégrées ont été développées. Celles-ci visent à combattre les incendies et la désertification de manière adaptée aux réalités locales. La gestion des incendies repose sur des programmes régionaux de prévention, d’anticipation et de réponse rapide, soutenus par des accords de partenariat pour l’aménagement des oasis. La région de Drâa-Tafilalet a ainsi bénéficié d’un investissement significatif de 545 millions de dirhams pour l’aménagement de plus de 30 oasis de 2022 à 2024.
Investissements ciblés dans la prévention des incendies
La région de Guelmim-Oued Noun a reçu 157,71 millions de dirhams pour faire face aux risques d’incendie. De son côté, Souss-Massa a attribué 112,265 millions de dirhams pour ouvrir plusieurs accès et installer des colonnes d’incendie, facilitant ainsi l’intervention des services de protection civile. Cette année, un projet ambitieux a été lancé pour renforcer la résilience des oasis d’Oufous, à Errachidia, et d’Akka, à Tata, avec un financement dépassant 163 millions de dirhams sur trois ans.
Stratégies pour l’avenir
En ce qui concerne la désertification et l’invasion des sables, une stratégie globale a été mise en place, axée sur l’équipement des services en outils de planification et d’évaluation des risques. Cette approche inclut des initiatives de mobilisation pour les ressources en eau, des programmes de traitement des terrains et de préservation des ressources naturelles.
Avec l’objectif de diversifier les économies locales, cette stratégie vise d’abord à renforcer la compétitivité des régions concernées et à développer des chaînes de valeur à forte valeur ajoutée d’ici 2030. Le Gouvernement exprime ainsi sa volonté de faire des oasis marocaines des modèles de durabilité et de résilience face aux défis environnementaux contemporains.