Escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne
Le climat de tension entre les États-Unis et l’Union européenne se renforce, alors que le président américain, Donald Trump, a formulé de nouvelles menaces à l’encontre du secteur viticole européen. Dans un message publié sur son réseau social, il a annoncé l’instauration de droits de douane de 200 % sur les vins, champagnes et autres alcools en provenance de France, ainsi que d’autres pays de l’UE. Cette décision a suscité une solide réaction parmi les producteurs européens, qui se voient lourdement affectés par les développements de ce conflit commercial.
Réactions des producteurs européens
Suite à ces menaces, les producteurs de spiritueux et de vin en Europe sont en émoi. Ils se retrouvent au cœur d’une controverse géopolitique dont ils ne sont pas les instigateurs. Les professionnels du secteur s’insurgent : « Jamais nous n’avons demandé que l’Europe impose des taxes sur les whiskys américains, et pourtant nous sommes aujourd’hui pris pour cibles », déplorent certains d’entre eux. Ils expriment leur incompréhension face à la stratégie de la Commission européenne qui a récemment ciblé le bourbon américain, une décision qui semble disproportionnée et malheureuse, compte tenu des conséquences sur des entreprises qui dépendent des consommateurs américains.
Nicolas Ozanam, directeur général de la Fédération des exportateurs de vin et spiritueux (FEVS), a également partagé son mécontentement. Il a souligné que le secteur ne devrait pas être sacrifié en raison de décisions prises en dehors de son contrôle. Il exhorte l’Union européenne à faire preuve de discernement et à adopter une approche plus pragmatique dans ces négociations tendues.
Les préoccupations croissantes des acteurs du secteur
Les producteurs, réunis au sein de l’organisation SpiritEurope, se disent « extrêmement préoccupés » par cette situation. Ils appellent à la prudence et à la mise à l’écart des produits spiritueux des litiges commerciaux. La directrice des affaires commerciales de SpiritEurope, Pauline Bastidon, a exprimé le souhait que les deux parties évitent d’utiliser le secteur des spiritueux comme enjeu dans des conflits commerciaux qui ne le concernent pas.
Ce jeudi, une nouvelle déclaration du lobby a accentué cette inquiétude. Le secteur demande avec force que l’on mette fin à l’utilisation de ses produits comme outils de pression dans des disputes économiques. Les conséquences de cette guerre commerciale pèsent déjà sur certains segments, notamment ceux touchés par des tensions antérieures, y compris avec la Chine, où la situation est déjà délicate.
Les craintes pour l’avenir du cognac et des autres spiritueux
Des préoccupations spécifiques se font jour concernant les producteurs de cognac, notamment. Un représentant d’un grand nom dans le secteur a révélé que l’atmosphère est catastrophique : « C’est potentiellement la fin pour beaucoup d’entreprises », dit-il, faisant allusion aux défis déjà présents à cause de la baisse de consommation dans des marchés clés. Les producteurs craignent des défaillances imminentes qui pourraient résulter de la combinaison de taxes douanières et de la concurrence sur d’autres marchés.
Face à ces menaces, le gouvernement français s’est engagé à soutenir ses producteurs. Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur, a affirmé que la France s’inscrira dans une démarche collective avec la Commission européenne et ses partenaires pour se défendre contre ces agissements. « Nous ne plierons pas devant les menaces et veillerons à protéger nos industries », a-t-il déclaré.
Un avenir incertain
Alors que les annonces de Trump continuent de soulever des inquiétudes au sein des filières viticoles et spiritueuses, la question demeure de savoir si ces menaces se concrétiseront réellement. Les nombreux retournements de situations dont le président a récemment fait preuve ajoutent une couche d’incertitude à l’avenir de ces relations commerciales. Les acteurs du secteur espèrent que ce ne sont que des manœuvres tactiques et aspirent à une résolution rapide de ces tensions, afin de rétablir un climat commercial serein.
Dans l’intervalle, le secteur surveille de près l’évolution de la situation, conscient que ses intérêts sont en jeu dans un jeu d’échecs géopolitique complexe qui dépasse largement les simples enjeux commerciaux.