Coûts de la santé : un constat alarmant dans le privé
Le secteur privé de la santé présente des coûts de prise en charge pouvant atteindre cinq fois ceux observés dans le secteur public. Cette disparité financière prend racine dans des procédures de soins souvent inadaptées, ce qui fragilise le système d’assurance maladie obligatoire, selon les déclarations du président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami.
La protection sociale comme vecteur de changement
Lors de la 9e édition du Forum parlementaire international sur la justice sociale, tenu le 17 février 2025, Ahmed Réda Chami a martelé la nécessité d’une généralisation de la protection sociale comme clé de voûte des transformations des politiques publiques. Il a appelé à l’élargissement de la couverture des systèmes de retraite, soulignant que plus de 5 millions de travailleurs sont actuellement privés de pension. Chami a également évoqué l’urgence d’établir des mesures compensatoires efficaces pour les travailleurs en situation de chômage et d’instaurer un contrôle strict des aides financières pour éviter toute forme d’assistance systématique.
Défis à relever dans les systèmes de retraite
Chami a mis en lumière plusieurs enjeux critiques concernant le système de retraites, notamment des questions d’équilibre financier et d’équité entre les différentes catégories de travailleurs. Les évolutions démographiques, telles que le vieillissement de la population couplé à une baisse des taux de natalité, exercent une pression accrue sur les retraites existantes. Le président du CESE a donc plaidé pour des réformes nécessaires afin de garantir la pérennité du système à long terme.
Réformes urgentes requises
Sur le sujet de l’indemnisation des pertes d’emploi, de nombreux obstacles sont encore à surmonter, y compris les critères d’éligibilité et la pertinence des taux d’indemnisation par rapport au coût de la vie. Chami a précisé que la mise en œuvre de ces reformes nécessitera une période de réflexion approfondie et des études actuarielles à moyen et long terme pour assurer leur viabilité financière.
Recommandations pour un système de santé inclusif
Pour atteindre cet objectif de transformation sociale, Chami a proposé diverses recommandations. En premier lieu, il a souligné la nécessité d’universaliser l’assurance maladie obligatoire, en prônant la création d’un système unifié fondé sur des principes de solidarité, intégrant ainsi différents régimes d’assurance. De plus, il a insisté sur la nécessité d’améliorer l’offre de soins dans le secteur public tout en renforçant la couverture complémentaire à travers les systèmes mutualistes et d’assurance privée.
Élargissement des systèmes de retraite
Concernant l’extension des bénéficiaires des systèmes de retraite, il a recommandé l’établissement d’un système national de pensions de base obligatoire, agrémenté de deux piliers additionnels pour assurer une équité et une durabilité adéquates.
Un accès à l’assurance maladie pour tous
Chami a également rappelé que, malgré les avancées significatives réalisées, environ 8 millions de Marocains n’ont toujours pas accès à l’assurance maladie obligatoire de base. Il est donc impératif que ces réformes soient mises en application, non seulement pour répondre aux nécessités immédiates des bénéficiaires, mais aussi pour garantir une protection sociale qui permettra d’assurer une autonomie économique durable pour l’ensemble des citoyens.
En conclusion, les appels à une réforme profonde des systèmes de retraite et de santé revêtent de plus en plus d’importance face aux défis économiques et sociaux actuels. Pour assurer un avenir meilleur et plus équitable, un engagement collectif est vital pour transformer ces propositions en réalités tangibles.