Chute des Immatriculations de Véhicules en France
Le marché français de l’automobile a enregistré un déclin significatif des immatriculations de véhicules neufs, affichant une baisse de 14,5 % en mars, selon les données fournies par la Plateforme automobile (PFA), représentant les acteurs du secteur. Cette chute fait écho à un contexte économique délicat et à plusieurs facteurs qui pèsent sur les décisions d’achat des consommateurs.
En mars, 153.842 véhicules ont été immatriculés, un chiffre revenant à celui de mars 2022, une période marquée par des pénuries en matière de composants et le début des hostilités en Ukraine. Cette baisse touche différents acteurs du marché, avec Stellantis enregistrant une chute de 17 % sur un an. De son côté, Renault-Dacia affiche une stabilité relative avec une légère baisse de 0,99 % et se rapproche de Stellantis. Volkswagen, quant à lui, connaît une diminution de 4,8 %, notamment en raison des contre-performances de sa marque Seat. La part des véhicules électriques, bien que stable à 19 %, témoigne d’un intérêt constant, mais se heurte à un marché en déclin.
Consommateurs en Attente
Le retrait des ventes de voitures électriques a coïncidé avec la baisse générale du marché, bien que leur part demeure identique par rapport à l’année précédente. Pour les trois premiers mois de l’année, le marché automobile français indicait une baisse de 7,8 %. Selon Luc Chatel, président de la PFA, le comportement des consommateurs s’explique par un attentisme croissant face à un environnement économique compliqué.
La plongée des ventes en mars peut également être attribuée aux changements de politique fiscale du gouvernement. A partir du 1er mars, de nouveaux malus pour les véhicules thermiques sont appliqués, tandis que les subventions pour l’achat de voitures électriques ont été réduites. Ces mesures touchent essentiellement les voitures à essence, qui sont désormais confrontées à un barème de malus plus sévère.
Impact Substantiel des Nouvelles Réglementations
Les immatriculations de Tesla ont été particulièrement affectées, déclinant de 36,8 %. Ce constructeur, en pleine révision de sa gamme, souffre aussi des retombées de la gestion de son patron, Elon Musk. En 2025, les ventes de Tesla en France ont chuté de 41 %, n’atteignant que 6.693 unités depuis le début de l’année.
Le secteur automobile est en proie à des préoccupations supplémentaires, notamment en ce qui concerne l’instauration imminente de droits de douane, comme l’a évoqué l’ancien président Donald Trump. À compter du 3 avril, une taxe de 25 % sera appliquée à toutes les voitures non fabriquées aux États-Unis, ce qui risque d’avoir des conséquences majeures sur toute l’industrie, les États-Unis important près de la moitié de leur marché automobile, soit plus de 240 milliards de dollars d’importations.
Ces droits de douane pourraient toucher environ 7,3 millions de véhicules importés, représentant 8 % des ventes mondiales selon des analyses de Bank of America. Comme l’a déclaré Jim Farley, le PDG de Ford, ces mesures pourraient entraîner « de nombreux coûts et du chaos » pour les constructeurs. Luc Chatel rappelle que nous vivons un « bouleversement historique » dans le secteur automobile, où les droits de douane peuvent être nuisibles pour l’ensemble des acteurs, y compris pour les consommateurs qui, au final, supporteront les conséquences financières de ces décisions.
Ainsi, le marché de l’automobile en France se retrouve à un tournant crucial, avec des défis à relever tant pour les constructeurs que pour les consommateurs, confrontés à un avenir incertain.
