vendredi, avril 18, 2025

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L’État projette de centraliser banques et fonds en un Pôle public


Le projet de pôle financier public au Maroc

L’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État (ANGSPE) s’engage actuellement dans une étude approfondie portant sur le secteur financier public marocain. Pour ce projet, un budget de 30,3 millions de dirhams a été alloué afin d’évaluer la faisabilité et l’opportunité de créer un pôle financier public. Ce pôle aurait pour principale fonction de regrouper les banques publiques ainsi que les fonds d’investissement de l’État, dans l’optique de soutenir les politiques publiques tout en favorisant la complémentarité avec le secteur privé.

Dans le cadre de cette étude, l’ANGSPE vise à définir les modalités de mise en place de ce pôle, en mettant un accent particulier sur sa gouvernance et son efficacité économique. L’accent sera mis sur l’identification des mécanismes permettant d’améliorer la coopération entre les différentes institutions financières publiques. L’objectif est d’optimiser l’impact des actions publiques, d’assurer une allocation plus efficace des ressources et de promouvoir une gouvernance intégrée, permettant ainsi une collaboration opérationnelle et stratégique entre ces entités.

Un secteur financier public au cœur de l’économie

Le secteur financier public est considéré par l’ANGSPE comme un pilier fondamental de l’économie nationale. Il joue un rôle essentiel dans le financement des politiques publiques, le soutien des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que dans la promotion de l’inclusion financière. Dans cette perspective, il accompagne également de grands projets structurants. Toutefois, ce secteur évolue dans un contexte de mutations significatives, avec des défis complexes tels que les exigences de conformité et la recherche d’une performance accrue.

À ce jour, le système financier marocain, comme le souligne la Banque centrale, comprend 90 établissements de crédit, avec une diversité de banques conventionnelles et participatives. Parmi ces institutions, il existe huit banques et institutions financières publiques soumises à la régulation de Bank Al-Maghrib. Ces entités remplissent diverses missions, allant du soutien au secteur agricole à la promotion de l’inclusion financière, tout en garantissant la bancarisation des populations.

Duel entre mission d’intérêt public et concurrence

Face aux enjeux croissants du secteur, l’ANGSPE met en avant la nécessité de clarifier les rôles de ces institutions, en dissociant les missions d’intérêt général des activités concurrentielles. Cela est essentiel pour garantir une complémentarité efficace avec le secteur privé. Le nouveau modèle de développement du Maroc prônant une utilisation optimale des ressources financières pour accompagner les transitions énergétique, numérique et territoriale, revalorise le rôle des entités publiques financières.

Le défi consiste également à réfléchir à des modèles organisationnels qui maximiseraient les synergies entre ces institutions, tout en respectant leur mission d’intérêt général. À cette fin, l’ANGSPE insiste sur la nécessité d’une gouvernance intégrée, permettant de concilier la performance économique avec les objectifs sociaux.

Révision des structures d’investissement

Dans le cadre de cette dynamique, la création du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement impose une réflexion sur l’efficacité et le positionnement des différentes structures d’investissement. Cela nécessite une redéfinition des prérogatives de chaque fonds public pour éviter les duplications et garantir un partenariat efficace.

L’optimisation des fonds d’investissement publics doit être alignée avec la politique actionnariale de l’État pour renforcer leur impact sur le développement économique. Une approche plus rigoureuse de sélection des projets et de leur évaluation est donc indispensable afin de maximiser les retombées économiques et sociales de ces investissements.

Le rôle du secteur privé dans la dynamique économique

Pour l’ANGSPE, la coopération entre le secteur public et le secteur privé est d’une importance cruciale. La complémentarité des capacités des deux secteurs est un levier essentiel pour mobiliser des capitaux, accélérer les investissements et favoriser le partage des risques. Dans le cadre du nouveau modèle de développement, un besoin croissant de ressources financières est à prévoir pour mettre en œuvre les projets nationaux, renforçant ainsi la nécessité de diversifier les sources de financement.

En résumé, il s’avère essentiel d’établir un équilibre entre les missions d’intérêt public et les activités concurrentielles au sein du secteur financier public. L’ANGSPE souhaite ainsi renforcer la résilience et la performance de ce secteur, tout en garantissant le respect des missions qui lui incombent. Le défi réside dans la capacité à s’adapter à un environnement en constante évolution, en optimisant chaque intervention pour répondre à un impératif de développement économique durable.

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