Le gouvernement marocain et les amendements à la loi sur la grève
Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a récemment exprimé l’engagement du gouvernement à apporter des "amendements de fond" au projet de loi organique relatif à la grève. Cette initiative répond aux préoccupations soulevées par les travailleurs au sein du pays.
Dialogue social et évolution législative
Lors d’une réunion qui a eu lieu à Rabat, en présence de représentants de différentes centrales syndicales ainsi que de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Sekkouri a déclaré que l’Exécutif est convaincu que l’adoption de ce texte est cruciale pour répondre aux évolutions sociales et économiques, tout en garantissant le droit de grève sans nuire à la liberté de travail. Il a également souligné que le gouvernement collabore étroitement avec les partenaires sociaux pour formuler un texte qui réponde aux attentes des travailleurs.
Les discussions actuelles visent à harmoniser les différents points de vue concernant les modalités d’exercice du droit de grève. Le ministre a précisé que des amendements supplémentaires seront examinés lors des débats à la Chambre des conseillers.
Revendications syndicales
Youssef Allakouch, représentant de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a fait remarquer que les amendements proposés par son syndicat visent à corriger les lacunes du texte de 2016, notamment en ce qui concerne le droit constitutionnel d’exercer la grève. Son intervention souligne l’importance pour les syndicats de participer activement à la réforme législative en cours.
De son côté, Younès Firachine, représentant de la Confédération démocratique du travail (CDT), a rappelé que toutes les lois sociales, y compris la loi sur la grève, devraient figurer au menu du dialogue social. Selon lui, il est essentiel de procéder à un examen minutieux de cette loi, basé sur des négociations sérieuses, pour parvenir à un accord satisfaisant.
Appels à un dialogue élargi
Le secrétaire général de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Mohamed Zouiten, a incité le gouvernement à intensifier ses efforts pour répondre aux préoccupations liées à la loi sur la grève. Il a plaidé pour un dialogue sectoriel et social élargi, englobant tous les syndicats, et a souligné la nécessité de renforcer les libertés syndicales.
Zouiten a mis l’accent sur l’importance d’adapter les dispositions législatives en fonction des évolutions récentes, appelant à une institutionalisation du dialogue entre le gouvernement et les syndicats.
Acquis et perspectives
Youssef Aidi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), a insistant sur les progrès réalisés en matière de droit de grève au Maroc, affirmant qu’aucune restriction ne devrait être imposée à ce droit, conformément aux normes internationales. Il a également souligné l’engagement de sa centrale syndicale à travailler sur le projet de loi organique relatif à la grève, en parallèle d’un autre projet portant sur les organisations syndicales.
Mohamed Fikrat, vice-président de la CGEM, a exprimé sa satisfaction quant aux discussions en cours, qui se déroulent dans une atmosphère constructive. Il a ajouté que la loi sur la grève est d’une importance capitale, compte tenu de son impact direct sur l’économie nationale et les investissements. Le processus vise à élaborer une version équilibrée de la loi, favorisant le bon fonctionnement de l’écosystème entrepreneurial.
Adoption du projet de loi
Enfin, il est à noter que la Chambre des représentants a récemment adopté le projet de loi organique relatif à la grève, qui définit les conditions et modalités d’exercice de ce droit. Ce texte, après modifications, a été approuvé par la Chambre, marquant une étape significative vers une réglementation claire concernant le droit de grève au Maroc.