Réflexions sur la Finale de la Ligue des Champions 2024-2025
L’affiche de la finale de la Ligue des champions 2024-2025 soulève des questions sur l’évolution et la répartition des forces au sein du paysage européen du football. Le Paris Saint-Germain, qui n’a atteint ce niveau qu’une fois auparavant, à une période atypique en 2020, se retrouve face à l’Inter Milan, une équipe dont le palmarès récent suscite des interrogations sur sa capacité à rivaliser avec les top clubs.
Le Contexte des Finalistes
L’Inter Milan, bien que battu en finale en 2023, reste un challengé. L’absence de victoires récentes dans cette compétition — une seule victoire en 2010 et deux titres dans les années 60 — met en avant un manque de régularité. Parallèlement, les valeurs de leurs effectifs placent le PSG et l’Inter respectivement à des positions très avantageuses sur la scène mondiale, en termes de capital et de revenus.
L’écart causé par le format actuel de la compétition est flagrant, car malgré des équipes comme le FC Porto ou l’AS Monaco ayant atteint les finales passées, les conditions de jeu et les environnements ont radicalement changé. Lors des quarts de finale, seuls les géants du "Big 5" ont réussi à s’imposer.
L’Inégalité Financière
Un des enjeux majeurs de cette compétition est la distribution des revenus. Les clubs de haut niveau, même en cas de performances décevantes, ne souffrent que peu financièrement grâce à un système de répartition qui favorise les riches. Le Market Pool, bien qu’aménagé, reste un levier de privilège pour les clubs des pays aux marchés florissants, sans réelle mesure de mérite sportif.
Ce mécanisme favorise ainsi les clubs les plus riches d’une manière qui accentue les inégalités. Les véritables performances sportives semblent souvent reléguées au second plan, avec des clubs comme Manchester City, éliminés plus tôt, qui continuent de bénéficier de sommes importantes.
Les Performances Relativement Respectueuses
Cependant, avec la structure actuelle, on observe un respect accru des logiques de performance, bien que les privilèges subsistent. Une hiérarchie au sein des clubs persiste et se renforce plutôt que de diminuer. Des équipes comme l’Ajax Amsterdam, autrefois en mesure de rivaliser grâce à un bon système de formation, peinent désormais à retrouver leur place en raison des ressources limitées.
Les outsiders, comme le RB Leipzig ou l’Atalanta, se voient cantonnés au rôle de formateurs pour les grandes équipes, leur impact fut à une époque plus considérable.
Une Ligue des Champions en Temps de Discrimination
La Ligue des champions est actuellement perçue comme une première division par rapport aux autres compétitions européennes. Les disparités financières sont évidentes, la Ligue Europa et la Ligue Europa Conférence ayant des dotations bien moindres. Les finalistes de ces compétitions apparaissent distancés financièrement par rapport même aux clubs les moins performants de la Ligue des champions.
Cette structure crée un fossé persistant entre les clubs, renforçant une hiérarchie qui favorise l’enrichissement des plus puissants.
Des Inégalités Croissantes dans le Football
Les effets d’inégalités économiques ne se limitent pas aux compétitions européennes, mais s’étendent aux ligues nationales. En France, par exemple, des équipes comme Lille et Monaco peuvent espérer des revenus substantielles grâce à leurs parcours en Ligue des champions, tandis que des clubs tels que l’Olympique lyonnais se trouvent en difficulté après avoir manqué cette qualification.
Cette dynamique de compétition entraîne une pression accrue sur les clubs pour sécuriser une place dans ce cercle très privilégié, au risque de compromettre leur stabilité économique.
Conclusion sur la Logique de la Distribution
La redistribution actuelle dans le monde du football, à travers des aides financières encore trop inégales, semble davantage bénéficier aux clubs les plus privilégiés, créant un cercle vicieux. Même les allocations de fonds par des entités comme CVC Capital Partners renforcent cette dissymétrie.
La nouvelle Coupe du monde des clubs promet également d’accentuer ces inégalités, en redistribuant d’énormes sommes à un certain nombre d’équipes dans un espace déjà surchargé par des disparités.
Ainsi, le paysage du football professionnel se dessine dans une logique qui semble éloignée des principes d’équité, conférant une légitimité aux plus puissants au détriment des moins nantis. Dans ce contexte, le mérite sportif et la solidarité sont de plus en plus menacés.