Augmentation alarmante de l’obésité au Maroc
Un rapport récent révèle une montée inquiétante de l’obésité au Maroc, avec des prévisions indiquant qu’environ 16,86 millions d’adultes pourraient être concernés d’ici 2030. Cette problématique touche particulièrement les femmes, tandis que l’absence de mesures politiques globales complique davantage la lutte contre ce fléau.
État actuel de l’obésité
Le rapport, présenté à l’occasion de la Journée mondiale contre l’obésité, souligne une situation préoccupante : 59 % des adultes marocains affichent un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 kg/m², un seuil qui signale un surpoids voire une obésité. Les implications pour la santé publique sont considérables, ayant entraîné en 2021 pas moins de 16 524 décès prématurés dus à des maladies croissantes liées à une surcharge pondérale, telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancers.
Les véritables coûts humains sont immenses, illustrant les retombées sur la santé générale de la population. Les troubles chroniques liés à l’obésité ont entraîné une perte d’environ 366 828 années de vie en bonne santé, exerçant ainsi une pression continue sur le système de santé du pays. Si aucune mesure n’est prise, les estimations pour 2030 annoncent qu’environ 24 % des adultes pourraient souffrir d’obésité, révélant un contexte préoccupant où les femmes, avec 9,94 millions d’instances attendues, sont beaucoup plus touchées que les hommes, qui représenteraient 6,91 millions de cas.
La nécessité d’une réponse adéquate
Face à cette crise, la réponse du Maroc manque d’efficacité. Le pays ne dispose pas encore de politiques solides pour combattre l’obésité ou promouvoir un mode de vie actif. Avec un nombre croissant d’adultes, estimé entre 20 % et 30 %, déclarant une faible activité physique, le problème devient de plus en plus préoccupant. Les experts pointent du doigt des facteurs socio-économiques comme des éléments déclencheurs de cette situation : les habitudes alimentaires, une urbanisation désordonnée et un accès limité aux infrastructures sportives.
La méconnaissance des dangers liés à l’obésité, notamment parmi les couches les plus défavorisées, exacerbe le problème. En effet, ces populations peuvent souvent être mal informées sur les risques encourus par leur santé. Par ailleurs, la dimension sociale de l’obésité ne peut être ignorée. Au Maroc, des stéréotypes ancrés dans la culture persistent, empêchant les femmes de bénéficier d’espaces adéquats pour pratiquer une activité physique régulière. L’absence d’infrastructures adaptées joue un rôle essentiel dans l’augmentation des cas d’obésité féminine, aggravé par des normes sociétales spécifiques liées à l’image corporelle.
Les obstacles à l’amélioration de la santé publique
La gestion du surpoids au Maroc se heurte également à des défis considérables. Le coût des soins médicaux, la stigmatisation liée à l’obésité, ainsi que les difficultés d’accès aux traitements, compliquent encore plus la situation. Si une prise de conscience et des actions concrètes ne sont pas mises en place rapidement, les conséquences pourraient être dramatiques : détérioration de la santé publique, impact négatif sur l’économie nationale et diminution de la qualité de vie des personnes touchées.
Contexte mondial préoccupant
Les inquiétudes ne se limitent pas au Maroc. À l’échelle mondiale, les prévisions concernant l’obésité sont alarmantes. Une étude publiée dans une revue de santé renommée met en garde contre le fait que plus de la moitié de la population adulte mondiale pourrait être en surpoids ou obèse d’ici 2050, ce qui représenterait plus de 3,8 milliards d’adultes. Qualifiée de « faillite sociale monumentale » par les chercheurs, cette tendance souligne l’urgence d’un engagement collectif pour inverser cette dynamique néfaste.
Dans cette lutte collective, il est impératif de développer des stratégies robustes, de sensibiliser la population aux enjeux de l’obésité et de promouvoir des modes de vie sains afin de garantir un avenir en bonne santé pour les générations futures.