Les Derniers Manœuvres de l’Algérie et du Polisario Avant le Rapport de l’ONU
A l’approche de la présentation tant attendue du rapport par Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, les tensions autour de la question du Sahara se ravivent. L’Algérie et le polisario intensifient leurs efforts pour maintenir un statu quo qui semble encore plus fragile. Alors que la communauté internationale voit l’initiative d’autonomie comme la solution la plus prometteuse pour résoudre ce conflit regional, il est frappant de constater que ces deux entités persistent à entraver les avancées dans le processus politique supervisé par l’ONU.
Un Double Discours de la Diplomatie Algérienne
La posture de l’Algérie apparaît paradoxale. Bien qu’elle ait affiché son soutien aux efforts de Staffan de Mistura, elle continue de saboter la relance des tables rondes initiées par son prédécesseur, Horst Kohler. En condamnant le polisario à une inaction volontaire, la diplomatie algérienne semble prendre en otage les Sahraouis des camps de Tindouf, tout en affichant un soutien de façade à l’ONU. Ce phénomène de dissonance entre le discours diplomatique et les actions réelles empêche toute issue positive concernant le dossier sahraoui.
Dès ce lundi, de Mistura a prévu de communiquer les résultats de ses récentes rencontres avec les principaux acteurs de la région. Sa tournée vise à évaluer l’état actuel des négociations et à recueillir les positions des différentes parties. Sur ce plan, le Maroc maintient sa ferme position en faveur de l’autonomie sous sa souveraineté, une proposition qu’il a présentée au Conseil de sécurité de l’ONU en 2007 et qui demeure, selon de nombreux observateurs, la voie la plus réalisable pour un règlement durable.
L’Algérie et le Polisario Face au Réel
Malgré les changements de ton, l’Algérie et le polisario restent obstinément attachés à l’idée d’autodétermination, bien que des précédents envoyés de l’ONU aient établi depuis longtemps que cette voie n’était pas réalisable. Lors d’une rencontre récente à Tindouf, Brahim Ghali, le leader du polisario, a plaidé pour un « plan de règlement commun » basé sur un référendum d’autodétermination, tout en suggérant d’inclure l’Union africaine dans le processus. Ce choix stratégique s’explique par la reconnaissance de la « rasd » comme un membre de l’union continentale, un statut que dénonce la majorité des pays du monde.
Cela fait près de cinquante ans que l’Algérie déforme la réalité en dressant un discours qui cherche à faire porter la responsabilité de la situation sociopolitique des populations sahraouies sur le Maroc. Durant cette période, des milliers de Sahraouis ont été conditionnés à croire en une indépendance illusoire, en dépit des preuves historiques et juridiques montrant clairement que ce territoire fait partie intégrante du Royaume du Maroc. L’option du Maroc, centrée sur une autonomie élargie, est soutenue par de nombreux pays, notamment la France et l’Espagne.
Une Évolution dans le Mouvement Sahraoui
La position de l’Espagne, en particulier, a évolué. L’ancien colonisateur du Sahara a reconnu que le plan d’autonomie marocain constitue la solution la plus réaliste et crédible pour mettre fin aux conflits régionaux. Ce constat remet en question l’angle d’approche algérien qui prétend ne pas être impliqué dans cette affaire.
Les partis séparatistes comme le polisario se retrouvent face à des défis internes importants. Un climat de dissension s’est développé au sein du mouvement, avec de nouvelles voix qui réclament des négociations. Le Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), composé de Sahraouis ayant échappé aux camps de Tindouf, émerge comme une alternative viable. Ce groupe, dirigé par Hach Ahmed Bericalla, affirme vouloir s’engager dans un dialogue constructif pour parvenir à une solution véritable et durable pour le peuple sahraoui.
Le MSP se démarque nettement du polisario par sa nature organisationnelle et politique. Contrairement à une milice armée, le MSP aspire à des discussions pacifiques et productives. Il milite pour être intégré au processus politique en cours afin de défendre les intérêts des Sahraouis de manière légitime.
Ainsi, alors que les tensions restent vives et que les jeux d’influence se poursuivent sur la scène internationale, une lumière d’espoir apparaît peut-être au travers de nouvelles initiatives et de voix renouvelées souhaitant réellement contribuer à la paix et à la stabilité dans la région du Sahara.