Droit de douane et menaces américaines : l’Europe en alerte
Lors d’une visite dans une usine d’Airbus près de Toulouse, Éric Lombard, le ministre français de l’Économie, a exprimé les inquiétudes concernant d’éventuelles nouvelles sanctions douanières imposées par l’ancien président américain Donald Trump. Il a martelé que l’Union européenne serait prête à réagir avec fermeté face à une telle situation, indiquant que les répercussions des hausses de tarifs seraient immédiatement affrontées par l’Europe, par des mesures similaires en retour. Ce déplacement à Cornebarrieu, où se déroule l’assemblage des avions A321, a été l’occasion pour lui de rappeler la nécessité de protéger les industries européennes.
Un secteur aérien en mutation
Au cours de cette visite, Éric Lombard a également mis en avant l’importance de la décarbonation dans le domaine aérien qu’il a jugé cruciale pour la durabilité de l’économie. En s’exprimant devant un A321XLR, il a souligné les efforts nécessaires pour moderniser et rendre le secteur plus respectueux de l’environnement. Le ministre a aussi réitéré son engagement à simplifier le cadre réglementaire, affirmant sa volonté de faire avancer une législation déjà présentée par le gouvernement précédent, visant à faciliter les processus et à encourager l’innovation.
Jouer sur un pied d’égalité
Guillaume Faury, le directeur général d’Airbus, a partagé ses préoccupations avec le ministre concernant le poids excessif des réglementations en Europe. Il a noté que bien que chaque règlement puisse avoir une justification, la complexité et la multiplicité des règles peuvent entraver la rapidité d’action des entreprises. Il a insisté sur la nécessité d’une transformation au sein de l’Europe afin de permettre la création de grandes entreprises, cruciales pour la compétitivité du secteur. Éric Lombard a rejoint cet appel, indiquant que l’UE doit revoir son approche pour ne pas freiner le développement des géants industriels européens, déjà pénalisés par une législation trop contraignante.
Gestion des finances publiques
En parallèle, un rapport de la Cour des comptes a révélé des inquiétudes sur la gestion des dépenses publiques, que certains qualifient d’excessives. En réponse à ces critiques, Éric Lombard a rassuré sur le fait que les dépenses pour l’année 2024 seraient maîtrisées, indiquant qu’elles seraient inférieures de 7 milliards d’euros par rapport au budget initial. Il a assuré que cette situation était sous contrôle, et qu’il avait prévu une réunion avec le Premier ministre pour discuter des stratégies à adopter pour un suivi rigoureux des finances publiques.
Vers un avenir industriel renforcé
Éric Lombard a aussi insisté sur l’importance de l’unité européenne en matière de défense des intérêts économiques. L’accent mis sur l’industrialisation et la nécessité de se placer sur un pied d’égalité avec les États-Unis est crucial dans un contexte mondial très concurrentiel. La préoccupation pour la décarbonation est également un enjeu majeur, non seulement du point de vue environnemental, mais aussi pour l’avenir économique des entreprises du secteur aérien. La réactivité face aux défis extérieurs et internes sera déterminante pour renforcer la position de l’Europe sur la scène internationale.
Cette visite a donc revêtu un caractère à la fois symbolique et stratégique, marquant une étape importante dans les discussions sur la souveraineté industrielle de l’Europe et sa capacité d’adaptation face aux changements de contexte économiques et réglementaires. Le ministre et le directeur d’Airbus semblent convenir qu’une action collective et proactive est essentielle pour relever les défis actuels et futurs du secteur aérien.