Le président Lula du Brésil a exprimé des critiques sévères concernant l’état du multilatéralisme lors de l’ouverture d’un sommet des BRICS à Rio de Janeiro. Il a souligné les tensions croissantes sur la scène internationale, exacerbées par les politiques commerciales de l’administration Trump.
Réunis dans un environnement hautement sécurisé, les chefs d’État de 11 grandes économies émergentes, dont le Brésil, la Chine, l’Inde, la Russie et l’Afrique du Sud, se rencontrent dans le cadre d’une conférence de deux jours sur la magnifique baie de Guanabara. Marquant une première, le président chinois Xi Jinping est absent, tout comme le président russe Vladimir Poutine, qui fait face à un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre supposés en Ukraine.
Bien que Lula n’ait pas mentionné directement la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, il a dressé un tableau préoccupant de la coopération internationale. Il a affirmé qu’il s’agit d’un « effondrement sans précédent » du multilatéralisme.
Les défis de la coopération internationale
Vladimir Poutine, s’exprimant par visioconférence, a souligné que le groupe BRICS est désormais l’un des piliers importants de la gouvernance mondiale, affirmant que le système unipolaire appartient désormais au passé.
Un regard sur le Moyen-Orient
La situation au Moyen-Orient a également été abordée lors de ce sommet. Lula a condamné les actions israéliennes à Gaza, les qualifiant de « génocide ». Bien qu’il ait condamné les actes de violence du Hamas, il a insisté sur la nécessité de dénoncer les pertes civiles causées par l’armée israélienne. Cela a déjà entraîné des tensions diplomatiques avec Israël par le passé.
Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas sont prévues à Doha dans le but de discuter d’une trêve et de la libération d’otages. Actuellement, la situation à Gaza est désastreuse, avec un bilan humain catastrophique suite à plusieurs mois de conflit.
L’expansion des BRICS
Le groupe BRICS, qui représente environ la moitié de la population mondiale et 40 % du PIB global, continue de peser de plus en plus sur la scène mondiale. Initialement constitué pour équilibrer le pouvoir mondial en faveur du « Sud Global », le groupe a élargi ses membres pour inclure récemment des pays tels que l’Arabie saoudite et l’Égypte. Cependant, cette expansion a également introduit une diversité d’opinions, rendant difficile l’élaboration de stratégies communes.
Au cours des derniers jours, les négociateurs ont eu du mal à élaborer une déclaration conjointe, notamment en raison de désaccords sur le ton à adopter concernant le Moyen-Orient. Certains pays ont suggéré d’adopter une position plus ferme suite aux récents événements.
Inquiétudes économiques partagées
Le projet de communiqué final, dont des extraits ont été publiés, vise à exprimer des « graves préoccupations » face à l’augmentation des mesures tarifaires unilatérales qui altèrent le commerce. Cependant, le texte ne mentionne pas directement Donald Trump, malgré les discussions en cours entre plusieurs nations, y compris la Chine, pour résoudre les enjeux liés aux tarifs.
À l’approche de la COP30, qui se tiendra au Brésil, des discussions sur le climat sont également prévues, montrant que la lutte contre le changement climatique demeure une priorité pour le pays hôte. D’autres thématiques comme l’intelligence artificielle et la coopération en matière de santé doivent également être abordées lors de ce sommet.
