Deux militants anti-bassines ont été relaxés par le tribunal correctionnel de La Rochelle le 9 janvier 2025, dans le cadre d’un dossier relatif à une manifestation qui a eu lieu le 20 juillet précédent. Près de 10 000 personnes ont défilé – avec une estimation plus basse de 6 000 par l’État – à proximité du port de La Pallice et dans le centre-ville de La Rochelle pour protester contre les réserves d’eau destinées à l’irrigation intensive et à l’agro-industrie. Ces manifestations avaient été marquées par des heurts entre certains participants et les forces de l’ordre, entraînant des dégradations de commerces.
Jugés le 28 novembre dernier, un jeune homme de 20 ans originaire de Charente et un homme de 41 ans de l’Isère avaient été accusés dans le cadre des débordements, notamment pour « regroupement en vue de la préparation de violences » et pour « introduction dans un local d’habitation », cette dernière accusation se rapportant à une résidence pour personnes âgées se trouvant sur le parcours de la manifestation.
Arrestés à la mi-journée, les deux prévenus avaient nié leur implication. L’un d’eux a préféré garder le silence. Le parquet avait demandé une peine de quatre mois de prison avec sursis pour le jeune homme qui était en possession d’un couteau, tandis que trois mois de prison avec sursis avaient été requis pour le quadragénaire, qui avait été arrêté avec une tenue de rechange.
L’avocate des prévenus, Me Alice Becker, a souligné que rien dans le dossier ne permettait de les relier aux actes délictueux survenus ce jour-là. Elle a exprimé sa satisfaction suite à la décision de relaxe des militants, en affirmant que les poursuites étaient sans fondement et manquaient de clarté.
Dans les semaines à venir, plusieurs militants opposés aux réserves d’eau auront à faire face à de nouvelles échéances judiciaires. En Vendée, deux personnes doivent comparaître le 13 janvier pour avoir dégradé des vannes de raccordement d’une bassine. Le 7 février, un porte-parole d’un collectif opposé aux bassines sera jugé à Niort pour des actes de vandalisme sur la chaussée. Par ailleurs, le 17 janvier, deux membres d’un mouvement écologiste, qui ont été jugés fin novembre, recevront le verdict d’un tribunal à Paris après avoir refusé de témoigner devant une commission d’enquête sur des événements récents.