L’intervention du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a permis de débloquer la situation des bénéficiaires du programme « Forsa » à la suite d’une demande de l’Institution du Médiateur du Royaume. Un accord a été signé pour financer 1 700 projets sur la liste d’attente, et des négociations sont en cours avec des institutions bancaires pour soutenir d’autres dossiers.
Dans son rapport de 2023, soumis au Roi et publié récemment, l’Institution du Médiateur note une augmentation significative des plaintes dans les secteurs du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, passant de 11 en 2022 à 427 en 2023, une situation liée au programme « Forsa ». Le rapport aborde également la réponse du gouvernement sur la manière de résoudre ce problème.
Le chef du gouvernement a indiqué que, après avoir transmis les propositions au ministère compétent, un protocole d’accord a été conclu entre la Société marocaine d’ingénierie touristique et deux banques, permettant le financement des 1 700 entrepreneurs en attente qui ont complété toutes les étapes du programme.
Le gouvernement a également annoncé des discussions avec d’autres banques pour financer encore plus de projets. Le ministère de l’Intérieur a été impliqué pour encourager les walis et gouverneurs à orienter les jeunes entrepreneurs formés et ayant des projets viables vers d’autres programmes de financement.
Bien que le programme ait atteint ses objectifs en termes de bénéficiaires, l’Institution du Médiateur appelle à rechercher des solutions innovantes pour inclure des projets complets dont les porteurs ont fait preuve d’engagement lors des différentes étapes.
Le Médiateur a reconnu les défis rencontrés par l’administration, notamment l’épuisement des budgets alloués. Néanmoins, il a souligné la nécessité de prendre en compte certains cas particuliers, notamment en raison des charges financières et de la situation sociale des porteurs de projets.
### Plaintes récurrentes et insatisfaction croissante
Le rapport révèle que de nombreux participants au programme « Forsa » se sont plaints de l’exclusion de leurs projets lors des différentes phases de sélection, engendrant un sentiment d’injustice. Ce mécontentement est amplifié par les investissements financiers des candidats, comprenant des coûts tels que des loyers, des taxes, des charges sociales et des frais de santé.
L’Institution du Médiateur a exprimé des inquiétudes face à la montée de ces plaintes et aux manifestations des candidats déçus, avertissant d’un climat de tension qui pourrait nuire à l’objectif fondamental du programme, qui est de soutenir l’entrepreneuriat chez les jeunes.
Pour adresser ces préoccupations, l’Institution du Médiateur a recommandé que des mesures soient prises dans un esprit de justice et d’équité, en faveur des porteurs de projets susceptibles de bénéficier d’un financement après une nouvelle évaluation des dossiers. Elle a rappelé que le ministère en charge du programme avait annoncé, dès novembre 2018, avoir atteint son objectif de financer 10 000 projets, tout en restant ouvert à l’idée de soutenir 1 200 projets supplémentaires avant la date limite.