vendredi, avril 11, 2025

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«Mes erreurs engendraient davantage de réprimandes» – Libération


Un Regard Sur le Passé Sombre du Collège Saint-Pierre

Jusqu’aux années 1980, le collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon, situé près de Brest, était le théâtre d’une pédagogie des plus sévères, où les enseignants se plaisaient à rabaisser leurs élèves avec des mots humiliants. Des qualificatifs comme «Jean-Foutre», «imbécile», «paresseux» ou encore «cossard» étaient monnaie courante. Les élèves en échec scolaire étaient particulièrement ciblés par ces attaques verbales, souffrant d’une sorte de violence éducative qui a laissé des séquelles durables.

Témoignages Douloureux et Réalités Cachées

Aujourd’hui, ce sont des anciens élèves, regroupés en collectif, qui cherchent à mettre en lumière ces abus. Lors d’une récente audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la prévention des violences en milieu scolaire, leur porte-parole, Didier Vinson, a fait un constat alarmant. Ces anciens élèves, en réfléchissant sur leur passé, ont réalisé qu’ils souffraient souvent de troubles de l’apprentissage et du langage, des éléments qui, au lieu d’être pris en compte, avaient été ignorés.

Des Diagnostics Ignorés

Dans leur discours, ces anciens élèves ont évoqué des difficultés telles que la dyslexie, le bégaiement, ou encore des troubles de l’attention et de l’hyperactivité. Beaucoup d’entre eux avaient été placés dans cet établissement en raison de leurs problèmes scolaires, croyant à tort que la discipline stricte et les méthodes dures allaient les aider. Au lieu de recevoir le soutien approprié, ils ont connu une "soin" par la violence. Ces expériences tragiques soulignent l’importance d’adopter une pédagogie bienveillante adaptée aux besoins de chaque élève.

Un Passé qui Rappelle des Révoltes

Les témoignages d’anciens élèves récusent non seulement les méthodes éducatives de l’époque, mais évoquent également un sentiment de frustration et de révolte face à leur traitement. Leurs récits mettent en lumière une profonde souffrance, tant sur le plan émotionnel que psychologique, causée par des pratiques éducatives archaïques. Cette approche punitive a non seulement affecté leurs performances académiques, mais aussi leur santé mentale.

Une Éducation à Repenser

Les anciens élèves se battent pour une reconnaissance de leurs souffrances et pour que des mesures soient mises en place pour éviter que de telles situations se reproduisent. Ils souhaitent également que les enseignants reçoivent une formation adéquate pour mieux détecter et gérer les troubles de l’apprentissage. Ce plaidoyer pour un changement dans le système éducatif fait écho à une prise de conscience plus large sur la nécessité d’un environnement scolaire inclusif et respectueux.

Des Impacts Durables

Les répercussions de ces expériences sont profondément ancrées dans la vie de ces anciens élèves. Beaucoup d’entre eux continuent de lutter avec les conséquences de leur passé dans des institutions qui n’ont pas su répondre à leurs besoins spécifiques. Les blessures psychologiques issues de cette approche éducative ont conduit à des difficultés d’intégration sociale et professionnelle, et ce, des années après leur passage dans cet établissement.

Appel à l’Aide et à l’Évolution

En exposant leurs histoires, ces anciens élèves espèrent sensibiliser non seulement le public, mais aussi les acteurs de l’éducation aux dangers d’une approche punitive. Ils exigent un changement significatif, qui privilégie l’empathie et la compréhension des défis rencontrés par les jeunes en situation de vulnérabilité. Leur lutte pour la reconnaissance de leurs expériences est également une quête de justice qui pourrait potentiellement ouvrir la voie à de nouvelles réflexions sur l’éducation et son rôle fondamental dans le développement humain.

Une Lueur d’Espoir

Bien que le chemin soit encore long, ces anciens élèves apportent avec eux un message d’espoir. Leurs témoignages, bien que chargés de douleur, témoignent également d’une résilience remarquable. Ils encouragent d’autres à parler et à se défendre, car chaque voix compte dans la lutte pour des pratiques éducatives plus justes et éclairées. Ces récits sont non seulement des témoignages d’un passé douloureux, mais également un appel à bâtir un avenir où chaque élève est reconnu pour ses compétences uniques et où l’éducation est synonyme de soutien et d’encouragement.

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