Une montée fulgurante suivie d’un effondrement de la cryptomonnaie $LIBRA
Javier Milei, président de l’Argentine, fait face à une tempête politique après avoir récemment promu la cryptomonnaie $LIBRA. Ce soutien, initialement salué, a rapidement plongé dans la controverse lorsque la valeur de la cryptomonnaie a grimpé à 4,978 dollars, pour ensuite s’effondrer en seulement deux heures. Ce retournement de situation soulève des questions quant à l’intégrité de ce projet et à l’implication du président.
Les débuts d’une controverse
Depuis son arrivée au pouvoir il y a environ 14 mois, Milei a cultivé une forte présence sur les réseaux sociaux. Un message qu’il a posté sur X pour promouvoir un projet visant à « stimuler la croissance de l’économie argentine » et à financer de petites entreprises a rapidement attiré l’attention des médias. Ce message mentionnait la cryptomonnaie $LIBRA, qui utilise une technologie blockchain sans lien avec de l’argent réel. Peu après, il a supprimé son message, prétextant qu’il n’était pas informé des détails de ce projet à l’origine de son soutien, affirmant n’avoir « évidemment aucun lien » avec cette entreprise privée.
Accusations immédiates et critiques
La réponse à ce soutien a été rapide et sévère. Des économistes et experts argentins dans le domaine des cryptomonnaies ont commencé à émettre des doutes, évoquant le risque d’une escroquerie ou d’une pyramide de Ponzi. Javier Smaldone, un informaticien et critique des arnaques financières, a même qualifié l’action de Milei de « lancement public d’une arnaque mondiale ». D’après ses observations, la tentative d’escroquerie aurait duré environ deux heures et aurait entraîné des transactions dépassant les 4,4 milliards de dollars en volume.
Un système dangereux pour l’économie argentine
Une enquête menée par les experts de la finance mondiale a révélé qu’environ 80 % des actifs de $LIBRA étaient contrôlés par un petit groupe d’initiés avant même que Milei n’affiche son soutien. Cela a amené la valeur de la cryptomonnaie à un apogée vertigineux, avec plus de 50,000 portefeuilles nouvellement enregistrés. Cependant, une fois cette montée en flèche réalisée, de nombreux premiers acheteurs ont commencé à vendre, engrangeant des millions de dollars avant que la valeur ne chute drastiquement. Les pertes potentielles pourraient atteindre environ 107 millions de dollars, selon les premières analyses.
Les réactions politiques
Dans les jours qui ont suivi cet effondrement, l’indignation s’est intensifiée provenant de différents acteurs politiques. Cristina Kirchner, ancienne présidente, n’a pas gardé ses mots pour elle et a qualifié son successeur de « crypto-arnaqueur », le présentant comme un « hameçon d’une arnaque numérique ». Son critique a culminé avec son affirmation que le projet de Milei n’était qu’une facette du marché de casino qu’il voulait promouvoir. Dans la foulée, le groupe parlementaire de l’Union pour la Patrie a décidé d’entamer une procédure visant à destituer le président.
Appel à une enquête
Dans un contexte d’exacerbation des tensions, des voix au sein du Parlement se sont élevées pour demander la formation d’une commission d’enquête spéciale. Maximiliano Ferraro, député de la Coalition civique, a souligné l’importance de clarifier les faits et de faire la lumière sur les responsabilités. Martin Lousteau, président d’un autre parti politique, a également rappelé qu’il s’agissait de la deuxième fois que Milei serait associé à une activité soupçonnée d’escroquerie, citant un précédent incident en 2021 avec une entreprise crypto qui a rencontré des problèmes juridiques.
La défense du président
Face à cette vague de critiques, les avocats de Milei ont tenté de se prononcer pour sa défense. Francisco Onato, son avocat, a affirmé que le président n’avait rien fait de mal et qu’il avait simplement célébré l’intérêt d’une entreprise pour le marché argentin. Selon lui, il n’y avait aucune intention répréhensible dans les actions de Milei. Toutefois, de nombreux observateurs estiment que cette position du président est fragile, mise à mal par les nombreux éléments troublants qui entourent cette affaire.
À la lumière des événements, certaines analyses suggèrent que l’image de Milei à la présidence pourrait avoir subi un coup sévère, entraînant potentiellement un effritement de sa légitimité et de sa crédibilité en tant que dirigeant. La tempête qui s’annonce pourrait avoir des conséquences durables sur la scène politique argentine et sur la confiance des citoyens en leur président.
