Grève annoncée des contrôleurs aériens français
À seulement dix jours des vacances d’été, le climat dans le secteur aérien français s’annonce tendu. Le syndicat UNSA-ICNA, représentant une part significative des contrôleurs aériens, a décidé de déposer un préavis de grève pour les dates du 3 et 4 juillet, juste avant le coup d’envoi des grands départs estivaux. Cette action fait suite à de multiples revendications qui visent directement la Direction des Services de la Navigation Aérienne (DSNA), accusée d’entretenir un « management toxique ».
Revendiquer des changements face à une situation explosive
Le communiqué émis par le syndicat le 21 juin détaille plusieurs points de mécontentement. Premièrement, il parle d’une promesse non tenue concernant le rattrapage des salaires face à l’inflation, mentionnée dans un relevé de conciliation de 2023 mais toujours ignorée en 2024. Cela est particulièrement préoccupant dans un contexte où d’autres prestataires du secteur aérien ajustent leurs tarifs en fonction de l’inflation, alors que la DGAC, quant à elle, semble ignorer cette nécessité pour ses propres agents. Le syndicat déclare que l’administration préfère conserver le rattrapage financier au profit des compagnies aériennes.
Un autre point de friction concerne le manque de rémunération pour certaines mesures de flexibilité imposées aux contrôleurs, comme des journées supplémentaires de travail ou des restrictions sur les congés. Selon l’UNSA-ICNA, ces exigences équivalent à un « crédit forcé » consentie par les agents, lesquels se sentent dévalués par une administration qui, selon eux, ne respecte pas ses engagements. Les perspectives de dédommagement semblent très éloignées, avec des compensations repoussées à 2028.
Les méthodes de gestion critiquées
Les reproches à l’encontre des méthodes de gestion internes sont également nombreux. Le syndicat évoque des pratiques jugées coercitives, soulignant un déséquilibre entre les capacités d’imposition des contraintes par l’administration et ses propres dispositions à respecter les engagements. Cela contribue à une atmosphère de méfiance et de frustration au sein des équipes.
Les discussions entre les différentes parties pourraient s’intensifier dans les jours à venir, afin d’éviter des perturbations majeures dans le trafic aérien pendant cette période clé de départs en vacances estivales.
Réglementation sur le droit de grève dans le secteur aérien
En France, la législation exige que les contrôleurs aériens prévoient un préavis de grève au minimum cinq jours avant le début du mouvement, conformément à la loi de 1984 qui encadre le droit de grève dans la fonction publique. Ce délai laisse la possibilité à l’administration d’engager une conciliation. La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a également la possibilité d’instaurer un service minimum, ce qui se traduit par une réduction du trafic qui peut atteindre entre 50 et 70 % selon les circonstances. Les compagnies aériennes sont averties à l’avance des vols maintenus ou annulés, ce qui leur permet de s’organiser.
Les passagers dont les vols sont annulés ont la possibilité d’être remboursés ou de réserver un autre vol sans frais supplémentaires. Cependant, il est important de noter qu’ils ne bénéficient généralement pas de compensations additionnelles selon la réglementation européenne, la grève étant considérée comme un événement exceptionnel.
Ainsi, la situation s’intensifie dans le secteur aérien français alors que les vacances approchent, et la réponse des autorités et de la direction sera cruciale pour apaiser les tensions et garantir un été sans encombre pour les voyageurs.