dimanche, avril 20, 2025

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Portrait

Quand la bienveillance flirte avec l’ingérence


Transfert Royal et Réactions Engendrés

Le cheikh Jamaleddine Al Qadiri Boutchich, éminent dirigeant de la confrérie soufie Qadiriya Boutchichiya, a récemment été évacué par hélicoptère sanitaire vers l’hôpital militaire de Rabat, sur ordre du Roi Mohammed VI. Ce geste, empreint d’une profonde signification, a suscité l’expression de gratitude des disciples envers le Commandeur des Croyants, soulignant la sollicitude constante dont le roi fait preuve envers les personnalités marocaines. Ce n’est pas la première fois qu’une intervention royale accroît la sécurité sanitaire des citoyens, illustrant ainsi l’engagement du souverain à veiller sur son peuple.

Le Message Controversé de Bariza Khiari

Cependant, cette initiative a été marquée par un message d’une ancienne sénatrice française, Bariza Khiari, d’origine algérienne. Celle-ci a adressé une demande au ministre marocain des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, pour solliciter des soins médicaux pour Sidi Jamal. Cette intervention a soulevé des interrogations sur la frontière entre solidarité et ingérence. En appelant explicitement à l’action des autorités marocaines, l’ancienne sénatrice semble ignorer les pratiques diplomatiques en place.

Khiari a évoqué la nécessité pour Sidi Jamal de bénéficier de l’intervention royale, un appel qui, bien que formulé avec soin, peut dissimuler des intentions sous-jacentes. Son approche remet en question la structure délicate d’un système religieux marocain rigoureusement organisé.

Réactions au Sein des Cercles Religieux

Pour de nombreux analystes, cette démarche soulève des questions fondamentales. Bien que l’attention portée à la santé d’un leader spirituel soit essentielle, c’est la provenance du message qui attire l’attention. L’initiative venant d’une figure politique algérienne bien intégrée dans le milieu soufi international étend l’écho de son intervention bien au-delà des frontières marocaines.

Des experts ont noté que certaines entités algériennes cherchent à renforcer leur présence spirituelle au Maghreb, en soutenant des confréries religieuses et en diffusant des idées soufies alternatives. Dans ce contexte, l’appel de Khiari, bien que n’étant pas isolé, se manifeste à un moment crucial où les dynamiques d’influence religieuse dans la région sont particulièrement stratégiques. Le Maroc, avec son modèle religieux basé sur l’islam malékite modéré et la légitimité historique de sa monarchie, se distingue face aux suggestions de concurrence.

Des Observations sur le Champ Spirituel

Les spécialistes ont convenu que si le message de Bariza Khiari ne menace pas les fondations de l’architecture religieuse marocaine, il en évoque cependant les aspects sensibles. Le paysage spirituel du pays, bien que solidement ancré, est aussi observé avec attention au-delà des frontières marocaines. Chaque déclaration dans ce domaine doit donc être considérée avec précaution, car elle pourrait être perçue comme une tentative d’interférence, même si cela est déguisé sous un vernis diplomatique.

La sollicitude exprimée depuis l’étranger doit constamment coïncider avec le respect des structures institutionnelles et des équilibres historiques qui caractérisent le lien distinct entre les Marocains et leur monarque.

La Gouvernance Religieuse au Maroc

Le Maroc se distingue par sa gestion méticuleuse des affaires religieuses. En sa qualité de Commandeur des Croyants, le Roi Mohammed VI exerce un contrôle direct sur les questions spirituelles via le Conseil supérieur des oulémas. Il est évident que la confrérie Qadiriya Boutchichiya n’échappe pas à cette vigilance. Le lien entre ses leaders spirituels et la monarchie ne se résume pas à une simple formalité, il est au cœur même de la gouvernance religieuse du pays, intégrant un riche héritage culturel et social.

D’ailleurs, le souverain a constamment démontré une bienveillance indéfectible envers toutes les personnalités marocaines, peu importe leur parcours ou leur statut. Le Maroc ne se repose pas sur les déclarations internationales pour prendre soin de ses citoyens, affirmant ainsi un engagement interne fort et ordonné.

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