Des choix audacieux pour soutenir les entreprises
Les présidents des régions de Normandie, Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France, et Pays de la Loire ont pris une décision sans précédent en renonçant à implanter le Versement Mobilité Régional (VMR). Ce prélèvement imposé aux entreprises, qui vise à financer les transports en commun, a jusqu’ici été appliqué principalement aux entreprises situées dans la métropole parisienne et dans les grandes villes. La nouvelle législation adoptée pour 2025 étend cependant la possibilité d’instaurer cette taxe à toutes les régions, avec un plafond fixé à 0,15% de la masse salariale des employeurs privés et public. Son montant représente une part significative dédiée au financement des infrastructures de transport public, y compris les trains et les services de cars interurbains.
Une protection nécessaire pour les entreprises
Face aux difficultés économiques actuelles, ces quatre régions ont fait le choix de ne pas augmenter la pression fiscale sur les entreprises. Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a affirmé avec force que sa région ne prévoit pas d’instaurer ce prélèvement. Pour lui, le rôle des institutions régionales n’est pas de taxer davantage, l’État national ayant déjà une charge fiscale conséquente. De son côté, Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire, a exprimé son opposition aux nouvelles taxes, soulignant le besoin urgent de réduire la fiscalité au lieu de l’augmenter.
Des engagements pour l’avenir économique
La région Auvergne Rhône-Alpes a également affirmé sa position par la voix de son président, Fabrice Pannekoucke. Ce dernier a exprimé son engagement à maintenir un climat favorable pour les entreprises, en promettant qu’il n’y aurait ni hausse de la dette ni augmentation de la pression fiscale sur les acteurs économiques de la région. Hervé Morin, le président de la région Normandie, a quant à lui qualifié le prélèvement de «indécent», reprochant le poids fiscal déjà important qui pèse sur les entreprises, particulièrement dans un contexte économique difficile.
Un écho favorable dans le monde économique
Cette initiative a été saluée comme une «décision responsable» par le Medef, qui représente les intérêts du patronat français. L’organisation a appelé les autres régions à suivre l’exemple de ces quatre entités, soulignant l’importance d’une vision orientée vers le soutien à l’emploi et à l’économie locale. Pour le Medef, la décision de ne pas instaurer le VMR reflète une vraie compréhension des enjeux économiques contemporains. En effet, l’organisme estime que le montant potentiel du VMR pourrait dépasser 500 millions d’euros par an, ce qui serait un véritable fardeau pour les entreprises locales.
Une taxation déjà lourde pour les employeurs
Le Medef a également rapporté que le versement mobilité a coûté plus de 9,3 milliards d’euros aux employeurs cette année, ce qui témoigne d’un poids fiscal considérable. La hausse des taxes prévue dans le budget 2025, qui s’élève à 13 milliards d’euros, suscite de vives inquiétudes. Parmi ces hausses, on note une surtaxe de 8 milliards d’euros pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros, renforçant ainsi le sentiment que le fardeau fiscal sur les grandes entreprises est déjà trop élevé.
Vers un modèle économique plus équilibré
La position adoptée par ces quatre régions pourrait ouvrir la voie à un nouveau modèle de gouvernance locale en matière fiscale, axé sur le soutien à la création d’entreprises et à l’emploi, tout en valorisant les infrastructures de transport public sans imposer des charges excessive aux entrepreneurs. En encourageant un dialogue constructif entre le secteur public et le secteur privé, ces régions montrent qu’il est possible de trouver un équilibre difficile entre les besoins économiques et le financement des services publics. Ces choix témoignent d’une volonté réelle des régions de se démarquer par des mesures audacieuses qui pourraient modeler l’avenir économique de la France.