dimanche, juin 8, 2025

Nos Articles à lire

Portrait

Qu’est-ce que l’« économie bleue » au centre des débats monégasques ?


Focus sur l’économie bleue à Monaco

La Côte d’Azur s’anime ce week-end, accueillant un événement majeur consacré aux opportunités économiques offertes par nos mers et océans. Le forum sur l’« économie et la finance bleue » se déroule à Monaco, réunissant des centaines d’entrepreneurs et d’investisseurs, tandis qu’Emmanuel Macron, en visite, clôturera le rendez-vous dimanche. Ce forum constitue une mise en bouche avant l’Unoc-3, la troisième conférence des Nations Unies sur l’océan, qui s’ouvrira à Nice le 9 juin et s’étendra jusqu’au 13 juin.

L’économie bleue : un concept révélateur

Mais qu’est-ce que l’économie bleue ? C’est un concept qui peut parfois sembler complexe. Pour mieux appréhender sa signification, le Secrétariat général de la mer en France a publié un rapport en 2022 sur l’économie bleue, définissant cet ensemble d’activités comme une multitude de secteurs variés liés aux océans, mers et côtes. Cette vision s’appuie sur une définition formulée par la Commission européenne, qui englobe tous les secteurs et les industries en lien avec les eaux peu profondes et la vie marine.

Un potentiel économique considérable

Ce que l’on désigne par les activités liées à l’économie bleue comprend à la fois des secteurs directement en rapport avec la mer, tels que le transport maritime, la pêche ou la production d’énergie marine, mais aussi des activités terrestres comme les infrastructures portuaires et les chantiers navals. Tous ces secteurs interconnectés contribuent au flux économique général, se regroupant sous le terme « économie bleue » pour signifier leur relation avec les ressources maritimes.

D’après Pascal Lamy, ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce et co-président du forum de Monaco, la valeur des opportunités économiques liées à nos océans pourrait atteindre 25.000 milliards de dollars. Toutefois, il souligne que cette valeur ne pourra être pleinement exploitée que si l’on cesse de surexploiter ces ressources. Cela représente bien la nuance essentielle : l’économie bleue doit s’unir avec des pratiques de développement durable afin de garantir un avenir viable.

Engagement vers une exploitation durable

Lors du forum de Monaco, les acteurs du secteur maritime et des investisseurs visent à promouvoir une exploitation juste et durable des ressources océaniques. Des exemples inspirants seront partagés, allant de la restauration des récifs coralliens aux Maldives, à l’établissement de coopératives d’algues en Tanzanie, en passant par des initiatives de crédits carbone en Fidji, et le développement de navires et ports « verts ». Ces projets témoignent de la volonté de concilier rentabilité et respect de l’environnement, une position que Pascal Lamy met en avant en prônant un partenariat essentiel entre économie et écologie.

Cette même vision trouve écho à Nice lors de l’Unoc-3, où l’un des objectifs majeurs est de promouvoir une économie bleue respectueuse de l’environnement. Le ministère de la transition écologique rappelle que cela s’inscrit dans le cadre de l’objectif de développement durable (ODD) numéro 14 des Nations Unies, qui se concentre sur la gestion durable des océans et des ressources marines. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, a récemment encouragé un investissement massif dans l’économie bleue durable, affirmant que l’océan, qui couvre une grande partie de notre planète, nécessite aujourd’hui notre attention et notre action.

Les enjeux écologiques au cœur des débats

Les discussions autour de l’économie bleue ne se limitent pas à l’aspect économique. Elles englobent également des considérations environnementales. En effet, l’exploitation des ressources maritimes doit se faire dans le respect des écosystèmes, afin d’en garantir la pérennité pour les générations futures. L’interdépendance croissante entre économie et environnement devient ainsi un thème central des conférences et forums, avec l’espoir que ces échanges aboutissent à des solutions concrètes et novatrices pour une exploitation durable des mers.

En somme, ce week-end à Monaco ne sera qu’un prélude à une série de réflexions nécessaires sur les infrastructures maritimes, le respect des bio-systèmes et aussi les innovations qui pourront contribuer à ce développement durable. Les attentes demeurent élevées, tant les enjeux sont cruciaux pour notre planète. Au-delà des mots, il est temps d’agir pour le bien des océans et de l’humanité.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Popular Articles