Rachdi souligne l’urgence de restaurer la confiance des Marocains
Lors d’une récente conférence à Rabat, Mohamed Bachir Rachdi, président de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption, a mis en avant une situation préoccupante concernant la confiance que les citoyens marocains accordent à leurs institutions. Cette rencontre, organisée en collaboration avec le Conseil économique, social et environnemental, a été l’occasion pour Rachdi de détailler les résultats d’une étude révélant une baisse significative de cette confiance, tant dans le secteur public que privé.
Une détérioration alarmante des liens de confiance
Rachdi a insisté sur le fait que la méfiance s’est particulièrement accentuée chez les jeunes, qui semblent de plus en plus désenchantés par l’efficacité des mesures mises en place pour lutter contre la corruption. Malgré cela, près de la moitié des répondants ont affirmé croire en la capacité des citoyens à faire une différence dans cette lutte, ce qui témoigne d’une volonté d’engagement, même si la désillusion est palpable. Ce constat met en lumière la nécessité d’une action collective pour restaurer ce lien fondamental et dynamiser le rôle des citoyens dans les initiatives de lutte anti-corruption.
Mise en place d’un baromètre de la confiance
Afin d’apporter des réponses concrètes à ces défis, Rachdi a annoncé le lancement d’un baromètre triennal destiné à mesurer la confiance accordée aux institutions. Ce dispositif sera évalué tous les deux ans, avec la première publication attendue d’ici à la fin du premier semestre de 2025. Cet outil est conçu pour permettre une analyse fine des manques de confiance institutionnelle et pour orienter les politiques publiques en conséquence.
La nécessité d’une politique transparente
Rachdi a également souligné l’importance d’une transparence accrue au niveau présidentiel, nécessaire pour rétablir la confiance des citoyens. Il a insisté sur le fait qu’un développement significatif des institutions représentatives est primordial pour assurer un impact réel des programmes de développement. Selon lui, cette approche réaliste doit être soutenue par un engagement sincère en faveur de l’intérêt public. Il a rappelé que depuis 2019, lorsqu’une première évaluation de la stratégie nationale anti-corruption a été faite, l’INPPLC oeuvre pour des réformes destinées à améliorer la situation politique du pays.
L’engagement citoyen comme clé de voûte
L’engagement des citoyens représente un autre pilier fondamental de la vision de l’INPPLC. Rachdi invite la population à réaliser l’importance de son rôle dans la construction d’une société unie et résiliente face à la corruption. La sensibilisation à des valeurs telles que l’intégrité et la responsabilité citoyenne est donc cruciale. Il apparaît indispensable que les citoyens s’impliquent activement dans la vie publique afin de contribuer à un environnement plus sain.
Mobilisation pour le changement
L’INPPLC et le Conseil économique, social et environnemental poursuivent un objectif commun : encourager la participation des citoyens dans le processus de décision public. Rachdi a articulé une vision qui vise à mobiliser les initiatives communautaires pour promouvoir un développement durable. Pour cela, une stratégie de communication et de sensibilisation est en cours de finalisation, afin de tisser des liens avec les divers acteurs de la société.
Un appel à l’action collective
Pour Rachdi, il est impératif d’initier un dialogue inclusif et de favoriser une mobilisation collective pour restaurer la confiance à tous les niveaux. Il a affirmé que la lutte contre la corruption ne peut être efficace sans une participation active des citoyens, qui doivent être prêts à défendre l’intégrité et la dignité de leur société. La confiance et l’engagement citoyen sont essentiels pour bâtir un avenir où les institutions publiques sont respectées et efficaces.
L’ lancement de cette initiative représente, selon Rachdi, une lueur d’espoir qui pourrait potentiellement transformer la perception des Marocains envers leurs institutions. La route sera sans doute semée d’embûches, mais elle est précieuse pour traverser la tempête de méfiance actuelle.