Rassemblement des Supporters à Saint-Étienne
Des centaines de passionnés du football se sont donnés rendez-vous à Saint-Étienne, arborant fièrement les couleurs de l’AS Saint-Étienne. Cet événement, qui s’est tenu le 29 mars, visait à soutenir deux groupes de supporters ultras inquiets pour leur avenir. En effet, ces groupes font face à une possible dissolution décrétée par le ministère de l’Intérieur, un sujet qui alimente les débats à l’approche de leur match crucial contre le Paris Saint-Germain.
Une Mobilisation des UltrAs
Tom Dufieu, porte-parole des Green Angels, a pris la parole pour exprimer son indignation face à cette menace. « Nous allons nous battre jusqu’au bout pour défendre nos associations et montrer au ministère qu’il se trompe », a-t-il déclaré avant le commencement de la marche. Il a également souligné que l’engagement des ultras envers leur club va bien au-delà d’une simple passion, en précisant que «être ultra, c’est investir 100 % de son temps et de son énergie pour son équipe, loin de toute forme de violence».
Ce rassemblement a été organisé à l’occasion du match entre l’ASSE et le PSG, et les deux groupes de supporters ont appelé leurs concitoyens à marcher ensemble vers le célèbre stade Geoffroy-Guichard, connu sous le nom de « chaudron ». La préfecture s’attendait à une forte affluence.
Sécurisation de l’Événement
Pour assurer la sécurité des participants et des spectateurs lors du match, les autorités ont renforcé les dispositifs de sécurité. Parmi les mesures prises figurent une augmentation des forces de l’ordre sur le terrain, ainsi que l’utilisation d’équipements spéciaux tels que des canons à eau et des drones. Les organisateurs de la manifestation ont cependant exprimé leur désir de maintenir une ambiance paisible et conviviale, demandant expressément que les manifestants ne portent pas d’engins explosifs ou de drapeaux politiques.
Une Réponse du Ministère de l’Intérieur
Le ministère de l’Intérieur, engagé dans une lutte contre la violence dans les stades, est à l’étude de la situation des groupes de supporters comme les Green Angels et les Magic Fans. Ces deux associations, qui représentent plus de 15 000 membres, ont été actives depuis des décennies. Leur direction, ainsi que celle de l’ASSE, sera entendue devant une commission spécialisée, qui formulera un avis consultatif sur ce dossier précaire.
Tom Dufieu a insisté sur le fait que, bien que leur fonctionnement puisse parfois présenter des défauts, ces groupes sont bien organisés. « Nous avons été, pendant 33 ans, des interlocuteurs sérieux avec l’ASSE et les autorités publiques », a-t-il affirmé. Les membres reconnus pour des actes répréhensibles sont prêts à faire face à leurs actes, tant au tribunal que sur le plan interne, où des procédures sont en place pour gérer la situation.
Un Fort Attachement au Club
La perspective d’une dissolution de ces groupes a suscité une large désapprobation au sein d’une ville intimement liée à son équipe de football. Même si l’ASSE n’évolue plus au même niveau que dans les années dorées des années 1960 et 70, le soutien des supporters demeure inébranlable. Ivan Gazidis, président du club, a lui aussi exprimé son mécontentement vis-à-vis de cette mesure jugée excessive. Il a défendu son point de vue en la qualifiant d’inefficace dans la lutte contre la violence dans les stades.
Les deux groupes de supporters, qui animent les tribunes avec chants et tifos colorés, ont reçu le soutien de nombreux élus locaux, y compris des parlementaires de divers partis, démontrant un front uni en faveur des passionnés de football.
Les Justifications du Ministère
Dans un communiqué, le ministère a justifié son souhait de dissolution en invoquant une augmentation alarmante de la violence lors des matchs de football professionnel. Des incidents graves ont été recensés tout au long de la saison 2024/2025, engendrant un nombre significatif d’interpellations. Le ministère a également souligné que les deux groupes stéphanois, ainsi qu’un autre groupe du Paris FC, sont liés à certains des incidents les plus violents.
Enfin, les autorités ont précisé que le déploiement accru de forces de l’ordre lors des événements sportifs impacte la capacité à mener d’autres missions de sécurité publique, comme la lutte contre la criminalité organisée. Le message final du ministère reste clair : tant que l’ordre public ne sera pas respecté et que la violence persistera, les dissolutions et interdictions resteront des options envisagées.