Les dangers d’une culture de la minceur exacerbée par les réseaux sociaux
Ces dernières années, une tendance inquiétante a émergé sur les réseaux sociaux, incitant de nombreux utilisateurs, en particulier des jeunes femmes, à adopter des comportements néfastes pour leur santé. Le phénomène du hashtag « #SkinnyTok » a pris d’assaut des plateformes comme TikTok, soulevant des préoccupations croissantes parmi les professionnels de la santé et les spécialistes du bien-être.
La quête de la minceur n’est pas nouvelle, mais les réseaux sociaux l’ont transformée en un véritable fléau. À travers des vidéos et des publications mettant en avant des normes de beauté irréalistes, des créateurs sur TikTok encouragent des pratiques alimentaires restrictives. Ces contenus, souvent déguisés en « conseils », alimentent des comportements propices aux troubles alimentaires.
Un phénomène en pleine expansion
Le succès de « SkinnyTok » est indéniable, avec des milliers de vidéos et des millions de vues sur différentes plateformes, dont Instagram et YouTube. Une recherche a révélé qu’il y avait près de 38 000 publications sur TikTok utilisant ce hashtag, témoignant de l’ampleur de cette tendance.
Bien que certains utilisateurs puissent passer à travers ces messages sans en subir les conséquences, d’autres les intériorisent, ce qui peut engendrer des problèmes d’estime de soi et de relation avec la nourriture. En 2025, TikTok est devenu l’épicentre de ces idéaux déformés, diffusant ces normes à un public vulnérable grâce à des algorithmes puissants.
Conséquences sur la santé mentale et physique
Malgré une évolution vers une acceptation de la diversité des corps, la popularité de SkinnyTok démontre que les stéréotypes corporels nocifs persistent profondément. Les messages relayés peuvent avoir des répercussions sur la santé mentale, aggravant des troubles tels que l’anxiété et la dépression. La normalisation de comportements alimentaires désordonnés sur ces plateformes préoccupe les experts.
Les vidéos promouvant des régimes draconiens ou des programmes d’exercices extrêmes incitent à adopter des habitudes alimentaires restrictives, souvent présentées comme inoffensives. Ce processus peut mener à des troubles comme la dysmorphie corporelle, où les individus sont obsédés par des défauts qu’ils croient avoir, mais qui sont en réalité invisibles pour les autres.
Parallèlement, des tendances comme celle des « adolescents musclés » contribuent à façonner des idéaux de corps peu réalistes, augmentant les cas de dysmorphie musculaire, un trouble caractérisé par une préoccupation excessive pour la taille et l’apparence des muscles.
TikTok prend des mesures pour protéger ses utilisateurs
Face à l’inquiétude grandissante, TikTok a décidé d’agir. La plateforme a établi des directives strictes interdisant les contenus qui présentent ou encouragent des troubles alimentaires ou des méthodes de perte de poids dangereuses. Ces directives incluent des restrictions sur les vidéos propageant des régimes très hypocaloriques, la boulimie ou l’utilisation abusive de médicaments et de suppléments destinés à la perte de poids.
La plateforme a défini ces comportements comme nuisibles et a mis en place des restrictions sur les contenus qui montrent des mensurations malsaines ou qui encouragent des pratiques de « body-checking », une méthode de comparaison dépréciative de sa silhouette avec des objets du quotidien.
Les contenus présentant des comportements de gestion du poids susceptibles de nuire, tels que les régimes restrictifs ou des exercices de perte de poids rapide, sont désormais limités aux utilisateurs de 18 ans et plus. La plateforme a également restreint les photos de « transformations » avant/après et les vidéos glorifiant types de corps « idéaux » associés à des pratiques dangereuses.
Ces mesures visent à protéger les utilisateurs, en particulier les plus jeunes, des effets délétères d’une culture de la minceur omniprésente sur les réseaux sociaux. En redéfinissant les normes de beauté et en promouvant une approche plus positive envers les corps, il est possible d’entamer un changement nécessaire dans l’acceptation de soi et dans la perception de la santé.
