Les craintes du marché face à l’économie mondiale
Le marché exprime de vives inquiétudes concernant les implications potentielles des politiques du président élu américain, Donald Trump, qui pourraient avoir un impact inflationnistesur les économies à travers le monde.
Les rendements des emprunts britanniques en hausse
La confiance des investisseurs est en chute au Royaume-Uni. Les rendements des emprunts de l’État à long terme, notamment ceux à 30 ans, ont atteint des niveaux inégalés depuis 1998. Cette situation suscite des préoccupations liées aux risques pesant sur l’économie britannique, exacerbés par les politiques anticipées du nouveau président américain. En effet, les taux des bons du Trésor britanniques se maintiennent autour de 5,2% en ce moment, après avoir brièvement atteint des sommets qui n’avaient pas été observés depuis 1998. Ces taux ont franchi des seuils critiques, dépassant même ceux observés lors de la crise des marchés provoquée par l’ex-Première ministre britannique, Liz Truss.
Une inflation préoccupante
Les angoisses du marché sont renforcées par la crainte que les politiques de Donald Trump engendrent une forte inflation mondiale. Cette situation a contribué à la montée du dollar et a détourné l’attention des investisseurs des marchés obligataires, comme l’explique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Au Royaume-Uni, les investisseurs suivent avec nervosité l’évolution de l’inflation, qui a « grimpé en flèche », tandis que « l’économie stagne », souligne l’analyste.
La croissance du Royaume-Uni à la traîne
La relance économique est censée être une priorité pour le gouvernement travailliste britannique. Pourtant, les chiffres de la croissance continuent de se détériorer. Le Produit Intérieur Brut (PIB) a stagné au cours du troisième trimestre. Bien que l’inflation ait cessé d’atteindre les sommets des années précédentes, elle a connu une nouvelle hausse récemment, atteignant 2,6% sur un an en novembre. La ministre des Finances, Rachel Reeves, a présenté fin octobre un budget privilégiant des hausses d’impôts significatives tout en annonçant des emprunts exceptionnels pour financer des investissements.
Des incertitudes pour l’avenir
Malgré ces efforts, le marché reste sceptique quant à l’efficacité des investissements du gouvernement britannique dans les infrastructures pour stimuler la croissance à long terme. Ce doute impacte « l’appétit pour l’achat de dette publique britannique à long terme », selon Susannah Streeter. Le projet de budget massif et non financé de Liz Truss avait initialement provoqué une chute de la livre et une hausse vertigineuse des taux d’emprunt nationales. Cela avait conduit la Banque d’Angleterre à intervenir pour prévenir une crise financière. Bien que les taux d’emprunts se soient stabilisés par la suite, ils connaissent maintenant une remontée progressive et continue.