mercredi, juillet 9, 2025

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Tensions entre X et New Delhi suite au blocage de comptes


Blocage de Comptes sur X : La Réaction du Réseau Social

Le réseau social X a exprimé sa vive inquiétude après avoir reçu un ordre du gouvernement indien lui demandant de suspendre plus de 2000 comptes. Parmi ceux-ci, deux appartenaient à l’agence de presse Reuters. Alors que ces actions ont suscité une grande controverse, New Delhi a nié avoir exercé une pression pour ce blocage.

Dans un communiqué officiel publié sur sa plateforme, X a indiqué qu’il avait reçu l’ordre le 3 juillet 2025 de bloquer 2355 comptes en Inde, y compris plusieurs de médias internationaux tels que Reuters et Reuters World. L’injonction du ministère indien de l’Électronique stipulait une suspension immédiate, sans fournir de raisons, et demandait que les comptes restent fermés jusqu’à nouvel ordre.

La Contestation du Ministère Indien

Un représentant du ministère a rapidement réfuté l’idée d’un tel blocage, affirmant qu’il n’y avait pas d’intention d’entraver des médias de renom. Il a fait savoir que, dès que Reuters et Reuters World ont été suspendus, des démarches avaient été faites pour les rétablir sur la plateforme.

Peu après leur mise hors ligne, les comptes ont été réactivés, ce qui a été perçu comme une réponse aux réactions publiques. X a clarifié que ne pas se conformer à l’injonction du gouvernement aurait pu engager sa responsabilité pénale. Le réseau a par ailleurs dénoncé ce qu’il qualifie de « censure » de la presse en Inde.

Des Antécédents de Censures sur Internet

La situation actuelle s’inscrit dans un contexte plus large où la liberté d’expression est de plus en plus compromise en Inde. Selon des organisations de défense des droits de l’homme, la protection des médias et la liberté d’expression ont subi de graves atteintes depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014. Le gouvernement indien utilise régulièrement des coupures d’accès à Internet durant des périodes de tensions sociales.

Juste en avril dernier, l’Inde avait mis en place une campagne massive de répression sur les réseaux sociaux, en interdisant plus de dix chaînes pakistanaises sur YouTube, jugées responsables de diffuser des contenus « provocateurs » après un attentat au Cachemire. Cette mesure, comme d’autres, a été critiquée pour sa portée et son impact sur le droit à l’information.

Les Justifications du Gouvernement

Le gouvernement indien justifie les restrictions imposées aux réseaux sociaux et à Internet par la nécessité de lutter contre la désinformation. Malgré ces motivations affichées, la multiplicité des blocages laisse entendre une volonté de contrôler le discours public, ce que X et d’autres plateformes dénoncent.

X a fait savoir qu’il envisageait toutes les voies légales possibles pour faire face à ces défis, tout en précisant que ses actions restent contraintes par la législation indienne. Cette situation soulève des questions préoccupantes sur l’équilibre entre la sécurité nationale et la protection des droits des citoyens à s’informer et à s’exprimer librement.

Implications pour la Liberté de la Presse

L’incident autour du blocage des comptes de Reuters met en lumière le climat de méfiance envers les médias en Inde. Les acteurs médiatiques internationaux, tout en affirmant leur indépendance, sont souvent pris dans la ligne de feu des réglementations gouvernementales qui semblent se resserrer.

Alors que certains comptes ont été rétablis, cette séquence d’événements soulève des interrogations sur les futures interactions entre les plateformes de médias sociaux et les gouvernements, spécialement dans un pays où la liberté de la presse est déjà mise à mal. La tension entre la régulation nécessaire pour maintenir l’ordre public et le respect de la liberté d’expression continue d’alimenter un débat essentiel sur la démocratie et le journalisme en Inde.

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