Trump s’attaque aux prix des médicaments
Le président américain a pris une mesure audacieuse en adressant des lettres à 17 grandes entreprises pharmaceutiques, incluant des géants comme Merck, Novartis, Pfizer, AstraZeneca, Novo Nordisk et Sanofi. Ce message, relayé par son équipe, vise à inciter ces sociétés à diminuer le coût des médicaments sur le sol américain, sous peine d’éventuelles représailles.
Des lettres plein de fermeté
Lors d’une conférence de presse, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a précisé que le président avait formellement demandé une réponse des dirigeants de ces entreprises avant le 29 septembre. Les correspondances, presque identiques, étaient claires : si aucune action n’était entreprise, l’administration serait prête à protéger les familles américaines contre ce qu’elle considère comme une exploitation tarifaire. Dans cette campagne, Trump souligne l’urgence d’un engagement tangible de la part des laboratoires pharmaceutiques.
Une promesse non tenue
Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’une promesse formulée par Trump pendant sa première campagne présidentielle, où il avait annoncé un plan ambitieux pour réduire les prix des médicaments. Il avait alors avancé que ces coûts pourraient baisser de manière significative, proposant des réductions de 50 à 90 %. Toutefois, ces objectifs ambitieux n’avaient pas été réalisés durant son mandat. La reprise de cette promesse témoigne d’une volonté renouvelée de faire pression sur le secteur pharmaceutique.
Une question de comparaisons internationales
Les prix des médicaments aux États-Unis sont notoriété exorbitants par rapport à d’autres pays, notamment en Europe. Selon l’étude de Rand Corporation, les Américains payent en moyenne 2,5 fois plus pour les médicaments sur ordonnance que leurs homologues français. Ces disparités sont souvent attribuées aux politiques de prix permissives dans le secteur pharmaceutique américain, qui n’ont pas d’équivalence ailleurs dans le monde. Au cours de sa campagne, Trump avait promis de s’attaquer à cet écart, une promesse qui demeure sur la table.
Conséquences sur les marchés financiers
L’annonce d’une telle mesure a engendré une réaction sur les marchés boursiers. Les titres des sociétés pharmaceutiques ont subi des baisses notables, reflétant l’inquiétude des investisseurs face à une potentielle réduction des marges bénéficiaires. Par exemple, Eli Lilly a enregistré une chute de 1,33 %, tandis que Merck a connu une baisse de 3,59 %. Novo Nordisk a également vu son action décliner de 4,65 %, et AstraZeneca et Pfizer n’ont pas été épargnés, avec des pertes de 3,26 % et 1,42 % respectivement.
Un discours en phase avec les préoccupations américaines
Les préoccupations liées aux coûts des soins de santé et des médicaments sont devenues un enjeu majeur pour de nombreux électeurs américains. Trump utilise un discours qui résonne avec ce que ressentent de nombreux citoyens face à une facture médicale toujours plus lourde. En se positionnant comme un défenseur des familles américaines, il espère mobiliser un soutien populaire, tout en soulevant des questions sur la rentabilité des entreprises pharmaceutiques.
Entre discours et réalité
Bien que les lettres envoyées et le discours du président soient puissants sur le plan de la communication, la mise en œuvre de mesures concrètes demeure un défi. Les entreprises pharmaceutiques ont des intérêts financiers énormes et une forte influence à Washington. Reste à voir si la pression exercée par Trump suffisamment soutenue pour conduire à des changements réels dans la tarification des médicaments.
Le tableau actuel des prix des médicaments aux États-Unis, couplé à la réaction du secteur financier, montre que les enjeux restent élevés. Les mois à venir pourraient être décisifs pour évaluer l’impact de cette nouvelle initiative présidentielle et la capacité de l’administration à imposer des changements durables face à une industrie puissamment ancrée.