Affaire de corruption à Fkih Ben Salah : un technicien mis en examen
La Chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Casablanca a récemment procédé à l’examen d’une affaire de corruption impliquant la commune urbaine de Fkih Ben Salah, précédemment dirigée par l’ancien ministre Mohamed Moubdi. Ce faisant, un technicien de la commune, désigné sous le nom de « Mohamed B », a été mis en examen pour son rôle présumé dans des affaires de détournement de fonds et de corruption liées à des marchés publics.
Détails des suspicions de détournement
L’enquête a mis en évidence des pratiques suspectes autour des programmes de travaux publics, notamment des augmentations inexplicables des prix des matériaux nécessaires à la construction. Au cours d’une récente audience, le technicien a été interpellé par le juge Ali Tarchi sur plusieurs points qui soulèvent des doutes quant à la régularité des transactions. Parmi les anomalies relevées, figurent des cas de travaux non exécutés et des factures inflatées, spécialement pour des projets liés à des terrains rocheux.
Réponses du technicien face aux accusations
Lors de son témoignage, le technicien a affirmé qu’il agissait simplement en tant qu’exécutant de la volonté de ses supérieurs, y compris de Mohamed Moubdi. Il a soutenu que les orientations spécifiques lui étaient transmises lors des réunions de planification des travaux. Selon lui, toutes les décisions concernant les prix des matériaux relevaient d’un bureau d’études et ne faisaient pas partie de ses compétences. Il a également mentionné que l’augmentation des prix des matériaux sur certains projets était particulièrement préoccupante, avec des hausses atteignant près de 100 % dans certains cas.
Le juge, cependant, a exprimé des doutes quant à la véracité de ces affirmations, rappelant que plusieurs techniciens témoignaient que le contrôle des prix était effectivement une responsabilité qui leur incombait.
Les irrégularités dans les factures
Une autre question cruciale abordée durant l’audience concernait les tarifs appliqués aux travaux des terrains rocheux. Les factures indiquaient des prix exorbitants pouvant atteindre 200 dirhams par mètre cube, alors que d’autres marchés avaient été approuvés à des tarifs beaucoup plus raisonnables, assignés à 50 dirhams, alors que le coût réel ne devrait pas excéder 20 dirhams. Cette différence soulève des interrogations sur la gestion des fonds et les pratiques commerciales au sein de la commune.
En outre, il a été signalé que certains travaux réalisés par la société « Centrale des travaux et routes » étaient restés inachevés, incluant des tâches essentielles telles que la pose de mosaïques et le terrassement. Malgré la situation qui perdure, le technicien a prétendu ne pas être au courant des informations concernant les paiements de 5 millions de dirhams versés à des entreprises pour des prestations non accomplies, se déchargeant encore une fois de toute responsabilité.
Prochaines étapes de l’affaire
À l’issue des auditions, la Chambre criminelle a décidé de reporter la suite des débats au 24 avril, avec l’intention d’entendre d’autres témoins et parties prenantes dans cette affaire complexe. Cette décision laisse présager que l’affaire est encore loin d’être résolue et qu’elle pourrait potentiellement révéler d’autres dimensions de la corruption au sein des administrations locales.
L’histoire de Mohamed Moubdi et des accusations portées contre lui découle d’une plainte émise par la section régionale de Casablanca-Settat de l’Association Marocaine de Protection des Finances Publiques. Cette plainte vise plusieurs infractions, dont le détournement de fonds publics, l’enrichissement illégal et des violations des règles régissant les marchés publics. Ce contexte envenime davantage la situation, témoignant d’une crise de confiance envers les responsables administratifs et la gestion des fonds publics dans la région.