Madrid et le transport de marchandises dans le métro
La ville de Madrid se lance dans une initiative innovante visant à utiliser son réseau de transports en commun pour livrer des marchandises. Ce projet ambitieux, connu sous le nom de « Última Milla », vise à résoudre le problème du dernier kilomètre, une étape souvent difficile et coûteuse dans la chaîne de livraison.
Le dernier kilomètre est non seulement la partie la plus onéreuse de la livraison, mais elle contribue également significativement aux émissions de gaz à effet de serre. En milieu urbain, la congestion causée par les camionnettes de livraison ne fait qu’aggraver la situation, compliquant ainsi les déplacements de tous. Pour y remédier, les responsables de ce projet affirment qu’en intégrant le transport de colis dans le réseau souterrain, la pollution et les embouteillages causés par les véhicules de livraison en surface pourraient être réduits de façon significative.
Un concept novateur pour la logistique urbaine
Rafa Villa, la figure clé derrière cette initiative, décrit le projet comme pionnier au niveau mondial. Il souligne que cette solution devra s’imposer sans perturber les services destinés aux usagers du métro. En utilisant les infrastructures existantes, Madrid espère apporter une réponse efficace aux défis logistiques contemporains, en particulier ceux liés à l’e-commerce.
Expérimentations en cours
Des tests ont été menés durant le dernier trimestre de 2024 avec des entreprises de logistique, visant à évaluer la viabilité de ce système. Les colis sont chargés dans des chariots adaptés, qui sont ensuite transportés par des rames de métro qui n’accueillent pas de passagers. À leur arrivée dans les stations, les colis sont transférés dans des casiers sécurisés pour que les clients puissent les récupérer aisément.
Au cours d’un mois d’essai, un train spécialement dédié à cette activité a fonctionné sur la ligne 12 du métro, circulant entre 7 heures et 8 heures. Durant cette période, l’entreprise de livraison GLS a transporté une moyenne de 700 colis par jour, totalisant ainsi 26 000 colis sur la durée de l’expérience. Un autre essai a été effectué sur la ligne 3, où CITYlogin a choisi d’exploiter un train sans passagers pour acheminer environ 300 colis quotidiennement.
Une solution économique et durable
Selon les informations partagées par les responsables, le coût de cette nouvelle activité est jugé « très raisonnable » pour le métro de Madrid. En effet, le projet nécessite uniquement le paiement des conducteurs de train, sans frais supplémentaires considérables. Les autorités espèrent que ce réseau de livraison sera pleinement opérationnel d’ici 2026, consolidant ainsi le rôle du réseau de transport public dans la logistique urbaine.
Impact environnemental et logistique
L’initiative de Madrid pourrait avoir des répercussions significatives sur l’environnement. En réduisant le nombre de véhicules de livraison circulant dans les rues, le projet permettrait de diminuer les niveaux de pollution et d’améliorer la qualité de l’air en milieu urbain. De plus, avec l’augmentation de la vente en ligne, cette solution viendrait également répondre à une demande croissante pour des livraisons plus rapides et efficaces.
Évaluer l’impact à long terme de ce système sur les habitudes de livraison des entreprises et des consommateurs sera essentiel. Les autorités de Madrid envisagent de suivre de près les résultats des tests pour ajuster leurs opérations en conséquence.
Vers un avenir transformé
Avec des projets comme « Última Milla », Madrid s’affirme comme un pionnier dans la transformation du transport logistique urbain. En intégrant l’innovation aux infrastructures existantes, la capitale espagnole se positionne non seulement comme un leader régional, mais également comme un modèle à suivre pour d’autres villes confrontées à des défis similaires.
La mise en œuvre de ce système pourrait inspirer d’autres métropoles à envisager des solutions similaires, mettant ainsi en avant l’importance de repenser nos infrastructures de transport pour répondre aux enjeux contemporains du commerce et de l’environnement.
