samedi, juin 7, 2025

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Vers une phase de mobilisation aux formes plus sporadiques, avertit une fédération


Mobilisation des chauffeurs de taxi : une situation tendue

Alors que certaines fédérations semblent se démobiliser après des rencontres avec le gouvernement, une frange de chauffeurs de taxi, déterminée et en colère, envisage de poursuivre la contestation. Après des discussions jugées insatisfaisantes, la mobilisation des taxis à Paris entre dans une nouvelle phase, prévue pour adopter des formes d’actions variées, incluant des « actions sporadiques », selon Emmanuelle Corbier, présidente de la Fédération nationale du taxi.

Rassemblements à Paris et fatigue accumulée

À Paris, la mobilisation s’intensifie au boulevard Raspail, à proximité des ministères. Après neuf jours de manifestations et de nuits rythmées par des détonations de pétards et des fumigènes, la foule semble se disperser tout en laissant entrevoir la possibilité de futurs rassemblements. Emmanuelle Corbier a observé une certaine diminution des effectifs : « Une partie des membres a décidé de rester mobilisée, très déterminée à exprimer leurs frustrations. » Néanmoins, la tendance se dirige vers des actions moins coordonnées, et potentiellement moins organisées par les fédérations.

Durant la journée de mardi, les chauffeurs ont assisté à deux réunions au ministère des Transports ainsi qu’au ministère de la Santé, sans résultats concrets ni solutions satisfaisantes. Bien que des mesures comme des contrôles renforcés aient été affichées pour limiter les pratiques illégales des VTC, les syndicats dénoncent un manque d’avancées significatives dans leurs revendications. À Pau, le fief du Premier ministre, environ 200 taxis ont mis en œuvre une opération escargot, attirant des taxis de divers départements et une synergie avec la Coordination rurale qui a l’intention de se joindre à la contestation.

La lassitude des chauffeurs

Pino, un chauffeur parisien bien connu sur les réseaux sociaux pour son rôle dans l’organisation des mouvements de contestation, a exprimé sa frustration : « J’ai demandé à mes collègues de faire une pause hier soir, car nous n’avons rien obtenu. Neuf jours de mobilisation, c’est épuisant, il est nécessaire de se reposer. » Il a également évoqué une absence d’actions dans des zones stratégiques telles que les aéroports de Roissy et Orly, ainsi que dans les gares parisiennes, notamment en raison des événements des Internationaux de France de tennis qui se déroulent actuellement.

Problématiques de rémunération

La colère des chauffeurs provient principalement d’une convention qui modifie leur rémunération pour le transport de patients, un aspect crucial de leur activité, notamment pour ceux opérant dans des zones rurales. Avec la nouvelle tarification qui entrera en vigueur le 1er octobre, l’Assurance Maladie couvrira une prise en charge initiale de 13 euros, suivie d’un tarif kilométrique. Cette réforme vise à maîtriser l’augmentation des dépenses liées au transport sanitaire, mais elle suscite des inquiétudes parmi les professionnels du secteur.

Un avenir incertain pour la mobilisation

Le cadre actuel de la mobilisation reste incertain. Si certains chauffeurs souhaitent prendre du recul, d’autres restent fermes dans leur intention de ne pas abandonner la lutte. Les dissipations au sein des fédérations suggèrent une fragmentation potentielle des revendications, mais l’indignation parmi les chauffeurs pourrait catalyser de nouvelles formes de contestation. Alors que les jours passent, la mobilisation pourrait évoluer vers des actions moins prévisibles, avec des rassemblements pouvant survenir sans préavis, reflétant la montée de la frustration et le désespoir d’un métier face à des changements jugés défavorables.

Les semaines à venir pourraient être déterminantes pour l’avenir des chauffeurs de taxi. Alors que le gouvernement semble temporiser, une détermination renouvelée pourrait voir le jour parmi les chauffeurs qui, malgré la fatigue, sont résolus à défendre leurs droits et à contester des mesures qu’ils considèrent comme injustes et pénalisantes pour leur activité.

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